Paru le 03/10/2003 | Broché 152 pages
traduit du chinois par et annotations par Marianne Lepolard
Deux compères sillonnent les régions chinoises de production de charbon à la recherche de victimes à dévaliser. Leur technique : repérer l'un de ces millions de paysans parti de son village à la recherche d'un petit boulot, gagner sa confiance, l'assassiner et le dévaliser dans un puits de mine, lieu discret où de fréquents accidents mortels constituent autant d'excellents alibis. La machine à tuer fonctionne parfaitement jusqu'à leur rencontre avec la dernière victime, un jeune homme naïf et pur à peine sorti de l'adolescence.
Dans cette nouvelle où réalisme cru et cynisme côtoient sensibilité et humanité, où le marché de la mort devient une activité comme une autre, les assassins apparaissent tout autant comme les victimes d'un monde qui les manipule. La chute inattendue et terrible nous réconcilie de façon fugace, avant un dernier rebondissement qui vient tout balayer, avec cette société devenue folle qui ne peut malgré tout étouffer complètement une qualité foncièrement humaine : la conscience.
Liu Qingbang, né en 1951, a été élu membre de l'Association des écrivains chinois en 1996. Auteur reconnu de romans et de nouvelles, il a reçu de nombreux prix en Chine et a été traduit dans différentes langues.
Inspiré par Le Puits, l'une des oeuvres les plus achevées de Liu Qingbang, le film du cinéaste Li Yang, Blind Shaft, a reçu au printemps 2003 plusieurs prix au festival de Deauville (Lotus d'Or, Best Film (Lotus d'Or), prix du meilleur réalisateur et du meilleur acteur, prix du Public et de la Presse) ainsi qu'un Ours d'argent au dernier festival de Berlin.
