Collection(s) : Epoca
Paru le 23/10/2020 | Broché 146 pages
Tout public
traduit du brésilien par Paula Anacaona
Quelle est la relation entre humour et racisme ? Comment classer cet humour qui reproduit des stéréotypes négatifs sur les minorités raciales ? Ne fait-il que divertir ? Peut-on rire de tout au nom de la liberté d'expression ?
Pour y réfléchir, le juriste Adilson Moreira propose le concept de racisme récréatif - pratique qui exprime un mépris dissimulé envers les minorités sous la forme de l'humour, tout en protégeant l'image sociale du « blagueur » qui ne peut ainsi être qualifié de raciste.
« C'était pour rire ! » : il paraît que l'humour raciste aurait un caractère bénin. Pourtant, il a des conséquences sociales concrètes sur les minorités visées : il les empêche d'avoir une réputation sociale positive et d'être perçues comme des acteurs sociaux de valeur. Le racisme récréatif est donc une pratique stratégique visant à légitimer les hiérarchies raciales et à préserver la position sociale des membres du groupe dominant - seul groupe supposément respectable, rationnel, compétent - afin que les opportunités sociales restent entre leurs mains.
« Un concept fondamental pour le droit à la dignité des minorités ». Djamila Ribeiro, philosophe
Adilson Moreira est docteur en sciences juridiques de l'université de Harvard, aux États-Unis, et de l'UFMG, au Brésil, diplômé en psychologie, et l'un des plus grands spécialistes en droit antidiscriminatoire au Brésil. Il est professeur universitaire.