Le rio Mapocho

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 312 pages
Poids : 310 g
Dimensions : 14cm X 21cm
Date de parution :
EAN : 9782070289165

Le rio Mapocho

de

chez Gallimard

Collection(s) : Du monde entier

Paru le | Broché 312 pages

11.40 Indisponible

traduit de l'espagnol par André Camp


Quatrième de couverture

A dire vrai, Le rio Mapocho n'est ni un livre ni un fleuve. Il a crû sur son propre fonds, abcès de pus et de douleurs, comme une histoire abominable inscrite dans le matériau humain, sur la peau de l'un d'entre mes peuples d'Amérique latine.

C'est en ces termes que Pablo Neruda présente le récit autobiographique de son compatriote Alfredo Gomez Morel qui vécut longtemps en "truand" authentique et qui raconte dans ces pages, brûlantes et sincères jusqu'au cynisme, sa descente aux enfers au cours d'une enfance perdue.

Le rio Mapocho est le fleuve qui, dévalant des Andes, traverse Santiago du Chili. Sur ses rives, dans ses îles, sous ses ponts, vit toute une population de voyous. de délinquants de prostituées, de révoltés et de "paumés". On y fait ses classes de voleur. Mais n'y est pas admis qui veut. Le Rio a sa loi, loi terrible : celle de la pègre.

Alfredo Gomez Morel, enfant naturel abandonné par son père dès sa naissance, puis par sa mère aussitôt après, est né, croit-il, en 1917. en un lieu dont il n'est pas sûr. Récupéré bientôt par sa mère, femme tumultueuse et belle qui se sert de lui pour soutirer de l'argent à ses amants et entretient avec lui des relations manifestement érotiques, il finit par s'enfuir pour trouver refuge sur le Rio, puis, tout naturellement, dans le vol. De là il sombre dans les maisons de correction, puis la prison. C'est l'autre aspect du livre : la société pénitentiaire, monde implacable, hiérarchisé, où règnent les lois de la cruauté la plus subtile, la plus rigide des éthiques.

Le rio Mapocho a fait sensation au Chili lors de sa publication, apportant aussitôt la gloire littéraire à son auteur, alors en prison.

Depuis, et grâce sans doute au pouvoir de l'écriture, A. Gomez Morel a réintégré la société tenue pour "normale", celle dont il s'était exclu par haine et révolte. Mais ce qui fait le prix de ce livre, et par où il est une oeuvre littéraire autant qu'un document, c'est que la parole farouche qui s'y donne libre cours ne trahit jamais cette révolte première. Si bien que chaque "délit" semble dénoncer toute une culture, chaque "aveu" a valeur d'accusation.