Collection(s) : Essais sur le Moyen Age
Paru le 28/11/2007 | Relié 325 pages
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À la fois oeuvres « érotiques » (c'est-à-dire consacrées à Éros avec la célébration d'un amour-passion) et initiatiques, quête de soi, de l'autre et découverte forcée du monde, malgré une absence quasi totale de références au christianisme les romans byzantins du XIIe siècle sont le fruit de leur époque Influencés dans leur thématique (amour et aventure, rôle des dieux de l'Olympe) par les romans grecs de la période impériale, ils témoignent pourtant - et malgré eux - d'une réalité politique et socioculturelle propre, en particulier grâce à l'accent mis sur le pathos et l'importance accordée à la virginité. Mais le gommage des repères spatio-temporels semble signifier en même temps un désir d'évasion des romanciers, un besoin d'échapper à la réalité concrète pour chercher refuge dans un monde imaginaire. La structure simplifiée - par rapport aux romans grecs - de ces oeuvres, grâce à leur unité d'action, les rapproche de notre conception du roman.
Romans médiévaux empruntant aussi à l'hagiographie et à l'épopée byzantines, ils n'ont pas subi l'influence des romans occidentaux contemporains. En revanche l'un d'eux surtout, à cause du comportement provocant de l'héroïne, peut être rapproché de textes arabes. Sans véritable postérité, ces romans byzantins du XIIe siècle laissent place au XIVe siècle à des romans courtois fortement occidentalisés qui n'ont plus de byzantin que le nom.
Florence Meunier, agrégée et docteur ès Lettres, enseigne au Lycée international de Sèvres.