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Paru le 05/10/2011 | Relié sous jaquette 690 pages
postface de Joseph Vebret
« C'était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin... Qui eût pu deviner que cette figure de jeune fille, si pâle et si douce, cachait la résolution inébranlable de s'exposer à mille morts plutôt que de ne pas faire fortune !...
Dès sa première enfance, il avait eu des moments d'exaltation. Alors il songeait avec délices qu'un jour il serait présenté aux jolies femmes de Paris, il saurait attirer leur attention par quelque action d'éclat. Pourquoi ne serait-il pas aimé de l'une d'elles, comme Bonaparte, pauvre encore, avait été aimé de la brillante Mme de Beauharnais ? Depuis bien des années, Julien ne passait peut-être pas une heure de sa vie sans se dire que Bonaparte, lieutenant obscur et sans fortune, s'était fait le maître du monde avec son épée. Cette idée le consolait de ses malheurs qu'il croyait grands, et redoublait sa joie quand il en avait. »
Né à Grenoble en 1783, orphelin de mère, Henri Beyle connaît une enfance difficile entre son père et son précepteur. Arrivé à Paris en 1799, il renonce à concourir à l'École polytechnique et, bonapartiste passionné, rejoint l'armée d'Italie dans les dragons. Milan devient sa vraie patrie. De retour à Paris, il écrit, publie peu, voyage beaucoup, assiste de loin aux batailles qui nourriront La Chartreuse de Parme (1839). Nommé auditeur au Conseil d'État en 1810, il entreprend sous la Restauration des livres sur la musique et la peinture. De l'amour et Vie de Rossini (1823), son premier succès, paraissent sous le pseudonyme de Stendhal. Son premier roman, Armance, passe inaperçu et Le Rouge et le Noir (1830), pour lequel il s'est inspiré d'un fait divers, laisse perplexe la critique. Frappé d'une attaque d'apoplexie, il s'éteint à Paris en 1842. Après sa mort paraîtront Lucien Leuwen et Lamiel, ainsi que l'autobiographique Vie de Henry Brulard.
