Paru le 26/09/2018 | Broché 331 pages
Public motivé
préface de Gérard Ferreyrolles
Dans ses Pensées, Pascal fait parler la sagesse divine : « Je suis celle qui vous ai formés et qui peux seule vous apprendre qui vous êtes ». Il réactive ainsi un genre propre à la Bible : le discours de sagesse. Pour donner à son propos la plus grande force possible, il recourt à l'énergie des Livres Sapientiaux de la Bible (Job, Proverbes, Ecclésiaste, Sagesse, Ecclésiastique). Au XVIIe siècle, ces livres faisaient l'objet d'une grande attention de la part des commentateurs, des lettrés et d'un public plus vaste de lecteurs. On leur reconnaissait des qualités spécifiques de simplicité, de clarté et d'efficacité pratique qui les rendaient propres à former les esprits et à guider la vie de chacun.
La brièveté et la discontinuité qui caractérisent ces textes coïncident aussi avec l'art d'écrire qu'inventent les moralistes classiques ; Pascal, donc, mais aussi La Rochefoucauld, La Fontaine et La Bruyère. Dans quelle mesure la sagesse biblique a-t-elle inspiré les choix rhétoriques qui président à l'élaboration de leur style ? De quelle manière informe-t-elle leur vision du monde ? Jusqu'à quel point son énergie contribue-t-elle à l'éclat de cette littérature morale française de la seconde moitié du XVIIe siècle ? Telles sont les questions auxquelles cet essai s'attache à répondre.
Maxime Normand est professeur de langue et de littérature françaises. Ses recherches portent sur l'influence des sagesses traditionnelles et bibliques sur les grands textes de la modernité, des moralistes classiques aux romanciers du XXe siècle.