Collection(s) : Antiopées
Paru le 08/03/2006 | Broché 104 pages
Tout public
Un temps chômeuse, aujourd'hui malade, je poursuis l'idée que la société attribue des statuts, des représentations, des catégories qui nous rendent soi-disant différents. Or j'ai le sentiment que la maladie nous inscrit dans la vie bien plus, par exemple, que le travail. Elle augmente l'intensité des relations, des rapports, des événements. L'homme (ou la femme) malade c'est toujours l'homme (ou la femme), avec les mêmes désirs, les mêmes frustrations, les mêmes abattements, la même solitude. La maladie ne nous rend pas différents des autres, elle peut parfois rendre plus forts car il faut apprendre à supporter l'angoisse des bien portants.
Avec Jours chômés, publié en 1997, Anne Lasserre démontrait avec brio qu'il y avait une vie après - pendant - le chômage. C'est avec la même détermination qu'elle a reconstruit sa vie après le cancer et ce nouveau livre, loin de nous apitoyer ou de nous attrister, nous invite à combattre nos peurs - de la maladie, de la mort - ou peut-être tout simplement à vivre avec. Ainsi le «sourire» du ventre signifie-t-il ici plus qu'une simple cicatrice: une certaine ironie du corps qui se rappelle au bon souvenir de l'esprit, lequel à trop souvent tendance à le mépriser quand «tout va bien»... Un livre tonique et qui donne à penser.
