Le tableau des saints ou Examen de l'esprit, de la conduite, des maximes & du mérite des personnages que le christianisme révère & propose pour modèles

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 238 pages
Poids : 325 g
Dimensions : 15cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84967-052-1
EAN : 9782849670521

Le tableau des saints ou Examen de l'esprit, de la conduite, des maximes & du mérite des personnages que le christianisme révère & propose pour modèles

de

chez CODA

Paru le | Broché 238 pages

Public motivé

19.30 Indisponible

texte établi et annoté par Jean-Pierre Jackson


Quatrième de couverture

«Leur piété ne consistait qu'à condamner l'impiété des autres, dont ils épiaient la conduite non pour les ramener mais pour les diffamer. Qu'ils blâmaient ou louaient les personnes non à cause de leur mauvaise vie mais selon le parti qu'ils avaient embrassé. Qu'ils admiraient parmi eux ce qu'ils reprenaient avec aigreur dans un autre parti. Que l'on ne voyait entre eux que disputes semblables aux combats nocturnes, où l'on ne connaît plus ni amis ni ennemis. Qu'ils chicanaient sur des bagatelles sous le beau prétexte de défendre la foi.

Chacun croira que sa façon de penser est la seule nécessaire au salut ; en conséquence, chacun se permettra tout, à lui-même et à ses adhérents, contre ses ennemis, qu'il travestit sur-le-champ en ennemis de Dieu. Il ne se fera pas scrupule de nuire, de calomnier, d'user de supercheries et de fraudes pour étayer son parti tant qu'il sera le plus faible, ainsi que de faire violence à ses adversaires, de les persécuter à toute outrance, de les exterminer quand il en aura le pouvoir.

Le fanatisme religieux ne formera jamais que des extravagants dévoués à leur parti mais dangereux pour la société, ou bien des misanthropes perpétuellement aux prises avec eux-mêmes, sans aucun fruit pour les autres. La dévotion tend évidemment à détacher l'homme de sa famille, de ses parents, pour l'attacher uniquement au parti de ceux qu'il a chargés de diriger son âme.

Tout homme sensé ne prêtera jamais l'oreille à ceux qui lui diront que Dieu exige de lui qu'il soit aveugle, ignorant, insociable, oisif, et qu'il passe sa vie à méditer inutilement ce qu'il n'entendra jamais. Il croira encore bien moins se rendre agréable à ce dieu en violant les règles immuables de la justice, de la concorde, de l'humanité. Il appellera des crimes, et non des vertus, les actions nuisibles au bien-être et au repos de ses associés.

La morale religieuse ne sera jamais que la morale des prêtres, qui vivent de la religion. Elle variera toujours suivant leurs intérêts, leurs fantaisies, leur parti. La morale véritable est invariablement fondée sur les intérêts réels et permanents du genre humain, qui ne peuvent être sujets au changement. L'homme se doit à lui-même de se conserver et de rendre son existence agréable. En supposant un dieu bienfaisant, on ne peut entrer dans ses vues en se tourmentant soi-même comme un anachorète, en se livrant au supplice et à la mort comme un martyr, qui tous deux outragent également la bonté divine en croyant qu'elle peut se plaire à voir le spectacle hideux de l'homme souffrant et misérable.»