Collection(s) : Essai et sciences sociales
Paru le 21/04/2023 | Broché 262 pages
Tout public
Si « le monde entier est un théâtre », que dire de la prison ? À l'intérieur des murs, personne n'échappe au regard des autres. Le dispositif carcéral distribue lés rôles et plante le décor d'une représentation constante. Personnes détenues, personnels de surveillance, conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation, chefs d'établissement, intervenants... Malgré des places et des statuts différents, tous partagent une même condition : ils participent au théâtre carcéral.
À partir de leurs paroles, l'autrice nous invite à entrer dans la complexité des relations sociales carcérales pour l'analyser et en montrer les enjeux individuels, collectifs et sociétaux. Si l'expérience de la détention a des conséquences désocialisantes et désaffiliantes pour les personnes détenues, le drame social de la prison se joue également dans les nouvelles formes de sociabilité qu'elle induit. Parler de théâtre carcéral permet alors de saisir et d'interroger les règles du jeu carcéral qui contraignent et façonnent les interactions et les comportements des acteurs intramuros.
Ce livre dévoile une appréhension généralisée de la relation à l'autre comme un risque, de même qu'une (quasi) impossibilité à être « soi- même » dans le quotidien carcéral. Des processus qui répondent à la fois à une matrice institutionnelle structurante et à des logiques de survie pour les individus. À terme, ces expériences réduisent l'existence de commun à l'intérieur des murs. Surtout, elles limitent les possibilités d'un retour au commun à la sortie de prison. Des réflexions qui rappellent l'urgence de repenser collectivement le sens de la peine.
Alexia Stathopoulos a travaillé au développement d'actions artistiques dans des prisons françaises entre 2012 et 2014. Elle entreprend ensuite une recherche doctorale en sociologie des prisons et en arts à l'Université de Lille. Ce livre est la réécriture de sa thèse qu'elle a soutenue en 2019 au centre de détention de Bapaume.
