Collection(s) : A la croisée des arts
Paru le 21/09/2023 | Broché 323 pages
Tout public
Le théâtre de la lumière
La lumière peut tout modifier, tout exalter ou tout occulter. Comme l'écrit le scénographe Adolphe Appia, quand les formes et les couleurs cherchent à exprimer quelque chose, la lumière, elle, dit : « Je suis, les formes et les couleurs n'existeront que par moi. »
Cet ouvrage ne s'adresse pas qu'aux artisans du théâtre, créateurs et techniciens, mais à tout lecteur curieux. Il est destiné à nous rendre attentifs à ce que la lumière peut transformer et à ce qu'elle nous inspire - au théâtre, dans l'art, et in fine tout autour de nous.
La lentille convexe qu'est le théâtre absorbe et renvoie les images du monde réel et celles des autres arts. Pour cette raison, illustrations, peintures, sculptures et architectures qui sont chères à l'auteur sont reproduites et explorées ici, auprès d'images des spectacles dont il a créé les éclairages et parfois la scénographie.
Ainsi se confie Laurent Castaingt : « Ce livre est le fruit de trente années de créations lumière pour le spectacle vivant, et aussi de l'élaboration de plusieurs scénographies que j'ai moi-même éclairées. Je n'ai pu décrire ici que le parcours sensible qui est le mien, pour tenter d'expliquer à quel point la lumière modifiait tout : depuis les éléments les plus concrets qui parsèment la scène, jusqu'à la dramaturgie des textes et la perception que nous avons des acteurs. Au-delà même, c'est probablement ma vie, passée à la façonner, qu'elle a perceptiblement influencée. C'est pourquoi, en dehors des peintures et sculptures choisies ici pour inscrire ce travail dans une continuité historique et picturale, les spectacles que je montre ne sont que les miens, que ceux sur lesquels j'ai eu le bonheur de travailler. »
En cheminant entre ombre, lumière et couleur, en découvrant les stratagèmes des peintres et des sculpteurs pour donner du mouvement à ce qui n'en a pas, nous apprenons à observer différemment le réel et l'infinité des changements qui nous entourent, entre jour, pénombre et reflets, à comprendre pourquoi une image nous rend heureux ou une autre mélancolique. Ce témoignage est une approche sensible, qui tente de nous faire saisir pleinement combien la lumière modifie nos vies.
Très tôt, Laurent Castaingt se destine aux techniques du spectacle et plus particulièrement à celles de la lumière. Il partage son temps entre théâtre, danse et opéra, cherchant toujours à diversifier les genres.
Il collabore depuis plusieurs années avec des personnalités aussi diverses qu'Alfredo Arias, Bernard Murat, Jean-Louis Grinda, Richard Brunei, Lilo Baur, Jean-Claude Auvray, René Loyon, mais on le retrouve également avec Karel Reisz (lorsque celui-ci monta Pinter à Paris), le chorégraphe japonais Hideyuki Yano, Roman Polanski (Ibsen au théâtre Marigny), Gérard Desarthe et François Marthouret pour Sôderberg, Lesage et Le Clézio, Sylvie Testud lorsqu'elle a monté au théâtre son roman Gamines, Laure Duthilleul avec Patrik Ourednik, Madeleine Marion pour Claudel et Hugo, avec Pierre Barrat et Marie-Noël Rio pour de nombreuses créations contemporaines, Jean-Claude Berutti à l'opéra et au théâtre, Marie-Pascale Osterrieth et Michèle Bernier dans l'univers du stand-up, Alain Delon pour presque toutes ses apparitions sur scène et d'autres encore.
Il a travaillé sur les plus grandes scènes : Opéra Bastille, Volksoper et Stadtsoper de Vienne, Liceu de Barcelone, Opéra de Monte-Carlo, Opéra de Rome, San Carlo de Naples, Teatro Colon à Buenos Aires, Opéra de Hong-Kong, Chorégies d'Orange, mais également à l'Olympia, au Bataclan, à la Comédie-Française, au Théâtre de l'Odéon, Théâtre de L'Athénée, Théâtre Antoine, Théâtre Édouard VII, Teatro Valle à Rome, Sporting de Monaco, etc.
Ses travaux sur la lumière et l'espace l'ont conduit à créer également les scénographies de certains spectacles avec Jean-Louis Grinda (Tannhäuser, Les Contes d'Hoffmann à Monaco et Hong-Kong et au San Carlo de Naples, Duello Amoroso, Thaïs à Monaco, Mefistofele au Capitole de Toulouse), mais également avec Elsa Rooke (Transformations de C. Suza, Postcards from Morocco de D. Argento, ainsi que Midsummernight's dream de B. Britten à Lausanne, Le Ruisseau noir de G. F. Leuenberger à Genève) ou Marguerite Borie (Salome de R. Strauss à Monaco, Liège et Vienne, Giulio Cesare in Egitto de G. F. Haendel et Reigen de P. Boesmans au C.N.S.M. de Paris).
Il signe également la scénographie et les lumières de l'adaptation théâtrale du roman de Virginie Despentes King-Kong Théorie, au théâtre de la Pépinière et au théâtre de l'Atelier dans une mise en scène de Vanessa Larré.
Il poursuit une collaboration avec la chorégraphe Eugénie Andrin, commencée il y a plusieurs années avec Les Passagers, jusqu'à, dernièrement, L'Histoire du Soldat à l'opéra d'Avignon.
Ses recherches sur la matière lumineuse et la nature ont donné lieu à une installation en extérieur à Genève : Écorces vives, ainsi qu'une collaboration avec le dessinateur François Schuitten pour Planet of Visions dans le cadre de l'Exposition universelle Hanovre 2000.
Il a reçu 3 nominations au Molière de la meilleure lumière.
