Collection(s) : Cahiers du RAPT
Paru le 02/10/2004 | Broché 78 pages
L'idée de transfert qui sous-tend la traduction, souvent assimilée ou réduite à celle d'un simple contact entre les langues, ne peut se limiter, au niveau psycholinguistique, à une définition superficielle de comportement de l'opérateur-traducteur. Elle se doit d'étudier tous les passages du vécu au langage, éléments stables ou variables du message émis. Les transformations opérées sur les données phénoménologiques, qui constitueront l'ensemble du texte d'arrivée, entrent dans l'univers dilaté du sens en tenant compte de tous les stades du déchiffrage intermédiaire. Les choix langagiers mis en place concernent des aspects de motivation, émotionnelle ou volitive, qui modifient implicitement le message transmis. L'engrangement cognitif qui précède l'expression, est, lui aussi, différent dans son essence et sa pratique des formes usuelles de la mémoire. Une recherche novatrice, envisagée sous l'angle des facettes multiples de la mémoire, des mémoires impliquées en traduction, semblait donc légitime.
Après des études universitaires en France, puis en Italie, Michèle Lorgnet enseigne depuis de nombreuses années à l'université de Bologne, où elle est professeure de langue française et de traduction à l'École Supérieure de Langues Modernes pour Interprètes et Traducteurs (SSLiMIT). Également traductrice, elle consacre ses recherches actuelles à une relecture critique des traductions italo-françaises de la Renaissance, et à la dimension psycholinguistique du processus de la traduction.