Collection(s) : Nouveaux actes sémiotiques
Paru le 16/04/2007 | Broché 150 pages
Professionnels
traduit de l'italien par Philippe Tisseyre
La question du corps est aujourd'hui au centre du débat intellectuel contemporain, dans les sciences dures et cognitives, mais aussi dans les sciences humaines et sociales. Des réflexions philosophiques s'entrecroisent avec les résultats d'expériences faites en laboratoire, produisant plusieurs modèles et propositions interprétatives.
Dans ce travail de Gianfranco Marrone, on revient sur cette question à partir d'un autre point de vue : celui de l'analyse socio sémiotique du texte et du discours. D'où une reconstruction très détaillée des souffrances et des béatitudes d'Alex, le jeune héros d'Orange mécanique, soumis aux terribles violences de la Technique Ludovico, mais finalement sauvé par les très étranges réactions de son corps face à la musique.
Le roman d'Anthony Burgess et le film de Stanley Kubrick deviennent, par cette analyse, le champ exemplaire où a lieu le conflit théorique entre deux images différentes de la corporéité : le regard anatomique de la médecine essaie d'imposer ses visées sur les entrailles d'un corps social qui, à son tour, réagit de façon polémique et poétique, en renversant l'intériorité et l'extériorité, la chair et le monde.
Gianfranco Marrone est professeur de Sémiotique à l'Université de Palerme, Italie. Il est actuellement Président de l'Association italienne de sémiotique, et dirige la collection «Segnature» avec P. Fabbri, aux éditions Meltemi de Rome.
Il a notamment publié : Il sistema di Barthes, Milan, Bompiani, 1994 ; Estetica del telegiornale, Rome, Meltemi, 1998 ; C'era una volta il telefonino, Rome, Meltemi, 1999 ; Corpi sociali, Turin, Einaudi 2001 ; La Cura Ludovico, Turin, Einaudi 2005 et en français : Le corps de la nouvelle. Trois études sur identités et styles dans les journaux télévisés italiens, «Nouveaux Actes Sémiotiques», Limoges, Pulim 2000, et plusieurs articles dans des revues, livres ou actes des colloques. Il a dirigé, avec E. Landowski, le dossier «La société des objets», Protée, vol. 29, n° 1, 2001.