Paru le 13/09/2001 | Broché 237 pages
Tout public
préface Nicole Notat
Le travail a considérablement changé ces dernières années : son contenu fait moins appel à la force physique et plus aux capacités mentales des individus ; la logique des clients s'impose massivement ; les entreprises comptent de plus en plus sur l'autonomie et la prise de responsabilité des salariés ; les femmes sont arrivées en nombre dans les entreprises ; les carrières professionnelles sont moins linéaires. Et, partout, la mobilité et la précarité progressent.
Parce que ces mutations concernent tous les citoyens, parce qu'elles questionnent en profondeur l'action syndicale, la Confédération française démocratique du travail (CFDT) a voulu faire le point sur la façon dont les salariés perçoivent le nouveau travail, leur travail. Elle a lancé dans ce but, en 1995, une gigantesque enquête, intitulée «Travail en questions», menée par ses militants dans les entreprises.
Pendant plus de cinq ans, les syndicalistes se sont transformés en enquêteurs sociaux, se mettant à l'écoute et développant ainsi de nouvelles pratiques syndicales : 35 enquêtes sectorielles ont été conduites dans les branches professionnelles et auprès de certaines professions, 50 000 salariés ont répondu aux questions.
C'est une synthèse de ces enquêtes qui est présentée dans ce livre exceptionnel, mobilisant une richesse de connaissances jamais égalée en France. Elles permettent de mieux comprendre les causes et les effets de l'intensification du travail, source de nouvelle pénibilité, de cerner les attentes à l'égard du management des entreprises, de faire un premier bilan de ce qu'a changé la réduction du temps de travail. Et aussi de connaître la façon dont est vécue aujourd'hui la «valeur» travail, obligation ou moyen de se réaliser.
Les constats proposés sont variés, tant les situations, les individus sont divers. Apportant des informations d'une importance capitale dans la période nouvelle de forte décrue du chômage, ce livre-choc fera date, comme vingt-cinq ans plus tôt celui que la CFDT consacra aux «dégâts du progrès».
