Collection(s) : J'ai lu
Paru le 03/05/2007 | Broché 285 pages
traduit de l'anglais par (Inde) Claude et Jean Demanuelli
Sarah Bazin-Slaney
(Millepages)
La Sevak Sari House où travaille Ramchand est un lieu stratégique dans la vieille ville d’Amristar .Ici se croisent par la force des choses de simples employés, des femmes désoeuvrées mais aisées qui viennent renouveler leur garde-robe. Ramchand est un jeune homme nonchalant mais droit et assez solitaire qui a tout perdu injustement dans son enfance. Une visite dans un ces « palais » pour une livraison de tissus l’émerveille et réveille ses envies d’ascension sociale .Il reprend sa vie en main, se fixe notamment pour objectif de maîtriser l’anglais et travaille assidûment en ce sens. Mais alors qu’il s’ouvre aux autres, la réalité de l’existence lui apparaît , cinglante et douloureuse et anéantit ses idéaux.
« Le vendeur de saris » est un premier roman très prometteur d’une jeune Indienne vivant elle-même à Amristar au Panjab .De façon délicate, par petites touches, elle peint ici une Inde contemporaine encore alourdie par le poids des castes, qui laisse peu d’espoir aux ambitions personnelles .Si la classe moyenne est subtilement ridiculisée, les travailleurs modestes, pour leur part, trop heureux finalement d’avoir un emploi stable et un toit sur la tête, supportent les humiliations y compris au sein de leur propre communauté.
Le vendeur de saris
Si Ramchand n'est, aux yeux de ses clientes, qu'un simple vendeur de saris, il dissimule pourtant une moralité et une sensibilité rares. Son ignorance, source d'une immense honte, face à l'éducation d'une riche cliente change la donne : désormais, il veut prendre sa vie en main. L'acquisition de deux grammaires anglaises marque le début d'une quête, celle d'un avenir meilleur et d'une existence plus juste. Mais si les horizons du jeune vendeur sont désormais élargis, la confrontation avec l'injustice et la cruauté du monde n'en est que plus brutale...
À travers ce roman, écrit avec beaucoup de grâce et de sensibilité, Rupa Bajwa dépeint un homme qui, malgré la misère et l'injustice, reste intègre. Une belle leçon d'humanisme.
« Il y a du mordant dans [ce] livre, mais aussi de l'humour [...]. Déjà couronné par plusieurs prix, ce premier ouvrage bien tissé et bien ourlé est d'une belle étoffe. » Daphné de Saint-Sauveur ¤ Madame Figaro
Rupa Bajwa
Elle est née en 1976 en Inde, où elle réside le plus souvent. Le Vendeur de saris est son premier roman. Il a été récompensé par le prix Grinzane Cavour en Italie et a reçu le prix du Commonwealth Eurasie, attribué au meilleur premier roman.
