Collection(s) : Histoire
Paru le 12/09/2013 | Broché 440 pages
Tout public
traduit de l'allemand par Jean-Louis Schlegel
Parfois la réalité dépasse la fiction. C'est ce que l'on se dit en refermant ce livre, qui relate des péripéties digne de l'imagination la plus débridée ! Imaginez-vous donc : Rome, fin XIXe, la princesse Katharina von Hohenzollern, aussi corpulente que dévôte, a intégré un des couvents les plus réputés de l'Eglise catholique grâce à l'intervention du Pape lui-même. Un an plus tard, elle demande un entretien privé à son cousin, évèque, un des hommes les plus proches de Sa Sainteté, en exigeant le secret absolu... Elle arrive de nuit, se jette à ses pieds, tremblante de peur, et le supplie de la faire sortir de ce couvent si réputé, d'après elle théâtre des plus vils péchés qui soient, assurant qu'elle craint pour sa vie. L'évèque hésite ; la princesse semble avoir toute sa raison mais tout de même, ce couvent est sous la protection d'un des plus fidèles hommes d'église du Pape... Cette terreur extrême qui saisit sa cousine est-elle provoquée par son imagination, ou le couvent de Sant'Ambrogio renferme-t-il réellement un incroyable secret ?
C'est en travaillant sur un tout autre sujet que l'historien et prêtre Hubert Wolf est tombé, par hasard, sur des documents "mal classés" dans les archives du Vatican ; les rapports d'enquête que l'Inquisition a été contrainte de mener à la suite des plaintes de la princesse, puis les minutes du procès qui a dû faire suite à l'enquête... Car c'était vrai, une secte avait pris corps au sein d'un couvent dont le père spirituel était un proche du Pape ! Non-respect de la règle sous prétexte de possession démoniaque, sexe entre nonnes, sexe entre nonne et confesseur, falsification de lettres soi-disant écrites de la main de la Vierge, meurtres...
Un travail d'historien très fin sur des événements extraordinaires ; vous n'en reviendrez pas !
Rome, juillet 1859 : du fond d'un monastère, une religieuse appelle au secours, car on cherche à l'empoisonner. Ce n'est pas n'importe qui : Katharina von Hohenzollern descend de la famille impériale allemande. Sa plainte auprès de l'Inquisition romaine déclenche un procès qui va mettre au jour des vices et même des crimes inouïs. En effet, depuis des années on vénère comme saintes au monastère de Sant'Ambrogio des religieuses pourtant condamnées autrefois pour «sainteté prétendue». Visions, exorcismes, bénédictions par le «baiser de la langue», initiations lesbiennes sont pratiques communes, et les «messages venus du Ciel» monnaie courante. Celles qui doutent sont éliminées, et de la pire façon : l'empoisonnement.
Au coeur de ce système pervers, une jeune et belle religieuse dont la séduction et l'ambition dévorante emportent tout sur leur passage, y compris les confesseurs jésuites du monastère. À l'arrière-plan, mais directement concernés, des théologiens, des cardinaux de la Curie romaine et le pape Pie IX lui-même, engagés à la fois dans un combat politique pour conserver les États pontificaux et dans une lutte interne pour assurer le pouvoir absolu - «infaillible» - du pape dans l'Église.
Un «polar» exceptionnel et pourtant vrai, dont les «pièces à conviction» ont été retrouvées par hasard dans les archives de l'Inquisition romaine, qu'elles n'auraient jamais dû quitter.
Né en 1959, Hubert Wolf est professeur d'histoire de l'Église à l'université de Münster en Allemagne. Auteur de nombreux ouvrages (dont, en français, Le Pape et le Diable, CNRS Éditions, 2009), honoré par plusieurs prix (dont les prix Leibniz et Gutenberg), il travaille notamment sur les archives de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, ouvertes aux chercheurs par le pape Jean-Paul II en 1998.
