Le vieil-arabe de Najran : une variété archaïque de la langue arabe dans la région de Najran vers le début de l'ère chrétienne

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 191 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7053-4056-8
EAN : 9782705340568

Le vieil-arabe de Najran

une variété archaïque de la langue arabe dans la région de Najran vers le début de l'ère chrétienne

de

chez Geuthner

Collection(s) : Miscellanées

Paru le | Broché 191 pages

Public motivé

32.00 Indisponible

Quatrième de couverture

La langue arabe apparaît en pleine lumière après la fondation de l'Empire musulman dont elle est la langue officielle. Si on remonte dans le temps, elle est illustrée, au VIe siècle de l'ère chrétienne, par une poignée de textes courts en langue et en écriture arabes, qui ont été trouvés dans trois zones, le Bilād al-Shām, l'extrême nord-ouest de la péninsule Arabique et la région de Najran. Pour les périodes plus anciennes, la thèse dominante est que la langue arabe ne serait attestée que dans deux zones, le nord-ouest de la péninsule Arabique et le Bilād al-Shām, dans des textes écrits soit en alphabet arabique (safà'itique et ḥismā'ique) soit en alphabet araméen.

Cette dernière affirmation paraît incongrue, d'autant plus que, durant les siècles précédant l'Islam, la carte tribale paraît relativement stable. Il semble plus logique de supposer que de nombreuses populations en Arabie parlaient un arabe qu'on ne sait pas reconnaître. Les inscriptions de Najran en écriture sudarabique et en langue saba'ique en offrent une première illustration.

Dans le corpus du saba'ique, quelques dizaines de textes s'écartent plus ou moins de la norme. Ils présentent des déviances dans la phonétique, la morphologie et le lexique, qui peuvent être interprétées comme des emprunts à la langue arabe. Le nombre de ces déviances est relativement faible dans tous les textes sauf un où il excède celui des caractères propres au saba'ique. Tous ces textes, qui proviennent d'une même zone, celle de l'oasis de Najran, au nord de Saba', datent d'une période relativement haute, entre 350 avant l'ère chrétienne et 150 après l'ère chrétienne.

Dans l'analyse des inscriptions antiques, la démarche traditionnelle consiste à isoler des ensembles de textes présentant une parenté linguistique manifeste ; chacun de ces ensembles définit une langue. Pour Najran, cette démarche aboutit à l'identification de deux « langues » : un dialecte du saba'ique en contact avec l'arabe et une langue apparentée à l'arabe.

Cette démarche paraît inappropriée parce que la plupart des commanditaires des textes rédigés dans ces deux « langues » appartiennent au même groupe tribal. La variabilité linguistique des inscriptions de Najran s'explique plutôt par l'introduction dans la langue écrite de caractères empruntés à la langue parlée en proportion variable. Ces caractères sont peu nombreux dans les textes les plus formels comme les règlements ou les offrandes ; en revanche, ils abondent dans les inscriptions funéraires dont les stipulations et les interdictions doivent être impérativement comprises.

La langue des inscriptions de Najran serait donc du saba'ique écrit par une population parlant une variété ancienne de la langue arabe que l'on peut appeler « vieil-arabe de Najran ».