Paru le 07/06/2010 | Broché 107 pages
Y a-t-il chose plus terrible que de voir s'effriter la vie d'un être cher ? Quoi de plus monstrueux que de le voir plonger, jour après jour, dans l'oubli de soi, l'oubli des siens, l'oubli de tout, à la merci de cet ennemi aussi insaisissable qu'implacable : Alzheimer...
Les souvenirs de M'amie s'envolent les uns après les autres. Désespérée, sa petite-fille cherche un moyen de les retenir. Peut-être la clef de cette mémoire prisonnière se trouve-t-elle dans les vieilles photos jaunies que sa grand-mère a éparpillées aux quatre coins de la maison familiale ? Oui, peut-être que de la trame usée de ces clichés, témoins du temps passé, on peut encore tirer et renouer le fil de cette vie qui s'enfuit ! En entreprenant cette drôle de quête pour tenter de garder sa grand-mère auprès d'elle, la narratrice va construire un puzzle de mots et d'images aux couleurs tristes et tendres où les souvenirs enchantés de son enfance semblent remonter au fur et à mesure que ceux de la vieille dame s'effacent inexorablement, comme dans un douloureux effet de vases communicants. Le rappel des beaux instants d'amour partagés saura-t-il adoucir la cruauté des épreuves . quotidiennes liées à cette affection ?
Avec pudeur et réalisme, l'auteur nous emporte dans le récit de ce combat inégal entre la maladie et la vie. Un sujet délicat traité avec prouesse et élégance.
Christine Spadaccini a passé son enfance le nez dans les livres, rêvant qu'elle aussi, un jour, en écrirait.
A son entrée au collège, elle a d'ailleurs crânement répondu « écrivain » à la question « que veux-tu faire plus tard ? ». Quand le professeur de français a lu sa fiche, il l'a sommée vertement de bien vouloir indiquer un « vrai » métier et, face au silence têtu de son élève, a barré « écrivain » au stylo rouge et mis « ne sait pas » à la place. Finalement, elle est devenue démographe, une belle aventure professionnelle, riche de voyages et de rencontres. Mais, les gens, elle préférera toujours les raconter que les compter !
Elle a donc repris le chemin des mots et a parfois une pensée taquine pour son vieux professeur avec qui elle sait désormais être presque d'accord : ce métier, il est tout simplement trop beau pour être vrai !