Paru le 01/06/2011 | Broché 116 pages
Tout public
Le zéro, ce « collier du néant » comme l’appela Jean Cocteau. En indien, zéro veut dire vide, vacance. C’est devant le vide qu’a lieu la méditation appelée poésie, où « on entend parfois la respiration du silence / entre les expirations des bruits mentaux ». Un jour ou l’autre, on reçoit l’illumination. Dans ce moment, nous conseille le poète, « prends ton temps petit cœur ému / entre tes ventricules ébahis / et tes oreillettes abasourdies ». Depuis toujours, la poésie de José Acquelin nous convie à nous éveiller « à la beauté / et au geste de l’éphémère ». Cette fois peut-être plus résolument encore, puisque le zéro désigne aussi l’absence, la mort. « Bouffé par les mythes à ravages / ruiné par les fuites à cravates », comment l’homme fera-t-il pour se libérer de lui-même à temps pour mourir ? Rien de plus simple, nous répond le poète : « on ne remet pas la vie à plus tard / l’enfance de l’infini commence où tu es ». Dans une attachante poésie en équilibre, suspendue entre travail spirituel et récréation poétique, Le zéro est l’origine de l’au-delà met fin au triptyque intitulé Critique de l’horizon pur. Dans un instant d’éternité, le long poème se tait, « pour que ma bouche n’en dise pas trop / en prononçant le mot zéro ».
José Acquelin est né en 1956 à Montréal de parents Occitans. Ses collaborations avec des musiciens de multiples tendances l’ont amené à privilégier une diffusion de la poésie par les performances, les spectacles et les disques. Membre de plusieurs groupes (dont Le Band de poètes, Becqué Bobo, Am/PM, le quintette Le Sixième Continent), il a publié des recueils de poèmes et des carnets.