Collection(s) : Bibliothèque d'histoire de la philosophie
Paru le 27/06/2005 | Broché 396 pages
Public motivé
Il a été longtemps difficile d'évaluer l'originalité et la nouveauté des inventions et découvertes leibniziennes touchant aux langages naturels et formels, car l'ampleur des enquêtes empiriques, la sophistication des analyses logiques sont un défi à l'historien et au philosophe. Une rencontre internationale soutenue par l'European Science Foundation, à l'Université de Rennes I en mars 2002, a fait systématiquement le point sur ce secteur négligé des études leibniziennes, en portant attention aussi bien à l'analyse logique du langage naturel (réduplication, propriétés individuelles) qu'à l'étude de son expressivité (métaphore, langage mystique), avec l'objectif de fournir au lecteur un outil fiable. Le langage n'est pas un domaine subalterne d'application des thèses majeures du système, mais un de ses foyers, où s'inventent les concepts les plus puissants, à l'épreuve de la contingence historique et naturelle. La modernité de Leibniz est d'avoir mis à l'épreuve la connexion intime de la logique et de la métaphysique au coeur de ce que l'humaine nature a de plus précieux et de plus fragile: l'expression des idées et des affects grâce à des traces plus ou moins évanescentes, toujours transitoires et donc frappées d'opacité. Le projet de la langue universelle a peut-être été un échec, mais de cet échec sont nées la grammaire comparée, la sémantique des langues naturelles, la logique modale, l'étude de la fonction symbolique, bref des pans entiers de la modernité langagière et linguistique.
Ce volume a été édité par Dominique Berlioz (Université de Rennes I) et Frédéric Nef (EHESS) qui ont déjà publié en commun un volume collectif reprenant les travaux d'une Décade de Cerisy La Salle (1995), L'Actualité de Leibniz: Les deux Labyrinthes.