Léon Gozlan (1803-1866). Réfugiés Egyptiens à Marseille

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 64 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 22cm X 28cm
Date de parution :
EAN : 9782951929913

Réfugiés Egyptiens à Marseille

chez Institut méditerranéen mémoire et archive du judaïsme

Collection(s) : IMMAJ

Paru le | Broché 64 pages

Public motivé

15.00 Indisponible

Quatrième de couverture

"...garçons et filles dotèrent Marseille d'une génération dont les regards éclipsèrent par leur douceur insondable et leur émouvante mélancolie, les regards andaloux, catalans, italiens, et ses propres regards à elle, la ville pourtant aux yeux célèbres..."

Léon Gozlan, extrait des "Réfugiés égyptiens à Marseille"

"... C'est dans l'une des pièces basses, au rez-de-chaussée, que Balzac avait l'habitude de dîner et qu'il nous recevait à sa table...

... Ses lèvres palpitaient, ses yeux s'allumaient de bonheur, ses mains frémissaient de joie à la vue d'une pyramide de poires ou de belles pêches. Il n'en restait pas une pour aller raconter la défaite aux autres. Il dévorait tout. Il était superbe de pantagruélisme végétal, sa cravate ôtée, sa chemise ouverte, son couteau à fruits à la main, riant, buvant, tranchant dans la pulpe d'une poire de doyenneté... Il le lui fallait bien salé ; il ne l'était jamais trop. Alors, sa poitrine s'enflait, ses épaules dansaient sous son menton réjoui. Le franc Tourangeau remontait à la surface. Nous croyions voir Rabelais à la Manse de l'Abbaye de Thélème. Il se fondait de bonheur surtout à l'explosion d'un calembour bien niais, bien stupide, inspiré par ses vins, qui étaient pourtant délicieux. On buvait beaucoup à sa table, souvent beaucoup trop. Sans jeter la bouteille à la tête de personne, je suis forcé de dire que j'ai, plus d'une fois, laissé des présidents de cour royale infiniment au-dessous du niveau de la nappe...

... C'était là sa vie, vie de galérien, atroce, contre nature : efforts meurtriers ! Et pourtant, sans ces efforts, je ne crois pas qu'il soit possible à l'écrivain de creuser un profond sillon aux flancs de cette dure montagne, au pied de laquelle est aussi sa tombe. Personne au monde n'a peut-être vécu autant dans la nuit que Balzac. Ce grand silence de la vie et de la nature lui rendait le calme nécessaire à la création de ses belles oeuvres. Le vaisseau de haut bord veut la grande mer et les profondeurs incommensurables. C'est en allant par les bois solitaires de Ville-d'Avray et ceux de Versailles qu'il pensait, et se recueillait. Souvent, c'est lui-même qui me l'a raconté, il s'était trouvé le matin en robe de chambre et en pantoufles, nu-tête, sur la place de la concorde, après avoir marché toute la nuit à travers bois, plaines, villages, prairies et chemins. Il grimpait alors sur l'impériale des voitures de Versailles et rentrait à Ville-d'Avray, par Sèvres, n'ayant oublié que de payer le conducteur, par la raison fort simple qu'il était sorti des Jardies sans un sou dans sa poche. Le contre-temps n'étonnait personne : tous les conducteurs connaissaient Balzac, et lui, de Balzac, avait, entre autres habitudes originales, celle de n'avoir jamais d'argent sur lui. Il est vrai qu'il ne portait jamais de montre non plus..."

Léon Gozlan, extrait de "Balzac intime. Balzac en pantoufles" (Sources : BNF/Gallica)

Biographie

Pierre Echinard, né à Marseille, est spécialiste de l'histoire contemporaine de sa ville. Ses nombreux travaux portent sur l'ensemble des activités marseillaises : immigration, commerce, vie quotidienne, éducation, vie intellectuelle, artistique et sportive, culture populaire, image de la ville... Seul ou en collaboration il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages tels : Marseille au quotidien - chronique du XIXe siècle (2 tomes) Edisud et Jeanne Lafitte 1991-1994, Marseille Port du 7e Art (cent ans de cinéma à Marseille) avec D. Armogathe, J. Lafitte, 1995, Souvenirs de Julie Pellizzone T.I Université de Provence, 1995 et 2000, Marseille en mouvement - Deux siècles de transports collectifs urbains à Marseille, EEMP, 2000. Sa thèse, Grecs et Philhellènes à Marseille de la Révolution Française à l'indépendance de la Grèce, Marseille, 1973 lui a valu le Prix Thérouanne de l'Académie française. Il a écrit avec Emile Temime le premier tome de Migrance : histoire des Migrations à Marseille (1482-1830), Edisud 1989 et, avec Roland Caty et Eliane Richard, Patrons du second Empire - Marseille, Picard, 1999. Il est également l'auteur de plusieurs articles sur les nouveaux temps de présence juive à Marseille à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle. Il est membre de l'Académie de Marseille et directeur de la revue Marseille, revue culturelle de la Ville. Il est membre du Conseil Scientifique et Technique de l'Institut IMMAJ de Marseille.

Georges Jessula, né à Milan en 1919, appartient par sa mère à une très vieille famille juive italienne les Da Fano. Son grand père maternel était Grand Rabbin de Milan de 1893 à 1936. La famille Jessula est originaire de Corfou. Le grand père Mandolino (Menachem) trouve à Marseille un travail et y installe sa famille en 1892. Après de nombreuses années passées en Extrême Orient, les parents de Georges Jessula retournent à Marseille en 1919. Georges Jessula a poursuivi ses études d'abord au lycée Perier (il quitte Marseille ayant 14 ans) puis à Monaco et Paris, études interrompues à la déclaration de guerre en 1939. Après la Libération, il exercera une activité industrielle au Sénégal. Il a épousé à Monaco (1946), la fille ainée (1921-1997) de l'écrivain Armand Lunel. Il se consacre à des travaux de critique littéraire. Il est nommé Secrétaire Général de la Société des amis de Balzac. Il est également administrateur du Cercle de Généalogie Juive à Paris. Il est membre actif de l'Institut IMMAJ de Marseille.