Collection(s) : Bibliothèque du féminisme
Paru le 01/02/2004 | Broché 265 pages
Tout public
A l'époque victorienne, le théâtre britannique réussit à rallier les classes bourgeoises qui jusqu'alors méprisaient son public et son répertoire populaires.
Quant aux actrices, elles ont longtemps payé un prix élevé en termes de statut et d'image pour exercer un métier qui leur offrait une possibilité unique d'indépendance économique, voire de succès. Non seulement elles travaillaient énormément et dans des conditions matérielles souvent très difficiles, en particulier lors des tournées des troupes théâtrales, mais elles devaient de surcroît faire preuve de ténacité, de talent, d'intelligence... et de prudence. Bien plus que leurs collègues masculins, elles étaient en effet confrontées aux préjugés de la morale victorienne et aux critiques malveillantes sur leur manque de vertu réel ou supposé.
Conscientes du poids de leur réputation sur leur profession, plusieurs de ces femmes, dont certaines étaient aussi administratrices de théâtre, ont joué résolument la carte de la respectabilité. Grâce à leurs concessions au conformisme ambiant, Fanny Campbell, Mary Bancroft, Madge Kendal, Ellen Terry et bien d'autres ont réussi à imposer leur art. La dimension artistique reconnue qu'acquiert alors le théâtre britannique est indissociable de cette valorisation de l'image des comédiennes.
Illustration de couverture: J.S. Sargent «Ellen Terry as Lady Macbeth»
Muriel Pécastaing-Boissière, agrégée d'anglais, est maître de conférences en civilisation britannique à l'Université de Paris IV-Sorbonne.