L'ancre empaumée

Les aventures des pilotes de l'estuaire de la gironde

L'ancre empommée

En ce milieu du XIX^e siècle marqué par les débuts de l'ère industrielle, une seule voie commerciale est ouverte pour permettre le négoce du port de Bordeaux. Exporter les grands vins du Médoc nécessite un transport maritime qui fera la fortune des négociants des quais des Chartrons. Séparés de 110 kilomètres soit 23 lieues du Golfe de Gascogne, il faut qu'environ 3000 navires, tous les ans, arrivés devant l'estuaire, franchissent les passes de l'embouchure de la Gironde et remontent la rivière de Bordeaux.

Tout ceci est possible grâce à une corporation maritime désignée les « pratiques ». Alors qu'ils sont catholiques ou protestants, ils font fi des conséquences de plusieurs siècles de guerres de Religion et mettent au service de tous, leur art maritime du pilotage-lamanage. Au péril de leur vie, et pour se prémunir des conséquences des fortunes de mer, ils créent une confrérie basée sur l'entraide, préfigurant le mutualisme et la fraternité des gens de mer.

Voici la vie d'une de ces familles vers 1836, des marées d'équinoxe de printemps aux tempêtes d'hiver. Il s'appelle Alcide Guindet et vit au bourg de Saint-Georges où il est pilote-lamaneur au service du pilotage dans les rivières de la station de l'Embouchure de Royan et Saint-Georges. Sa pilotine est une chaloupe gréée en goélette avec des voiles carrées.

L'Ancre empommée est le premier opus d'une saga familiale illustrant, de 1836 à 1894, l'évolution de leurs bateaux de travail.