Paru le 24/04/2017 | Broché 75 pages
C'était le mois de juin, un des mois les plus beaux dans la douceur estivale du Chenoua. Resplendissaient les bougainvilliers aux murs de la ferme, les lauriers roses dans l'allée de platanes qui conduisait aux vignes. La Méditerranée s'alanguissait au bout du chemin, au pied de la ferme ; sur la petite plage privée s'amoncelaient les paquets d'algues où il faisait bon s'étendre, malgré les petites puces des sables qui s'y nichaient.
Plus tard, la Méditerranée serait le seul lien avec cette rive qu'elle aurait définitivement quittée. Quand elle plongerait alors dans les vagues, sur la plage française de Collioure, le temps s'abolirait et ce seraient ses muscles de quinze ans, sa peau satinée de quinze ans, qui joueraient dans cette mer des débuts, dans cette eau de là-bas.
Née en Algérie, Joëlle Passemar a quitté ce pays après l'indépendance et a poursuivi ses études à la Sorbonne. Devenue professeur de Lettres classiques, elle a enseigné en France, au Canada et en Italie.