Paru le 17/10/2002 | Broché 1300 pages
édition David J. Niederauer, François Broche
Témoignage passionnant sur le milieu littéraire des années 1887-1936, ce texte fourmille d'anecdotes, de réflexions et d'aphorismes. C'est le journal d'un homme désespéré, dont les accents et le talent évoquent souvent ceux de Cioran, mais pour qui l'art est d'abord "une révolte contre la mort". D'un homme partagé entre le désir de "laisser une trace" et l'obsession de se réfugier une fois pour toutes dans le silence.
Le détachement, l'ironie, la nostalgie, une perpétuelle insatisfaction et une extrême lucidité - sur soi-même comme sur les autres - font de Régnier un homme et un écrivain dont la redécouverte s'impose. Derrière la diversité de ces Cahiers, une unité et une authenticité se dégagent, qui sont la marque même des grandes oeuvres.
Poète, romancier, essayiste, critique, conférencier, membre de l'Académie française, Henri de Régnier (1864-1936) occupe une place importante dans la vie littéraire de son temps. Disciple et ami de Mallarmé, gendre et admirateur de Heredia, beau-frère de Pierre Louÿs, lié à Verlaine, Jacques-Emile Blanche, Wilde, Degas, Valéry, Debussy, Gide, il est l'auteur d'une oeuvre romanesque et poétique qui fait de lui l'un des maîtres du Symbolisme. Il a aussi laissé des essais littéraires et des récits de voyage, qui sont d'un observateur avisé et pénétrant (dont l'un - L'Altana ou la vie vénitienne - a été plusieurs fois réédité), ainsi que ces Cahiers demeurés jusqu'ici inédits.
