Paru le 01/01/1989 | Broché 322 pages
Un rappel de la définition de la cécité admise au début du XIXème, suivi d'un exposé de la situation administrative des Quinze-Vingts (auquel est alors rattaché l'Institut des Jeunes Aveugles), puis d'une description détaillée de l'échantillon de population étudié, en constituent la première partie.
Sont ensuite décrites et analysées les principales causes de cécité incriminées dans deux cent douze dossiers d'aveugles comportant des renseignements de type épidémiologique.
Malgré les difficultés inhérentes à ce genre d'entreprise, l'auteur a essayé de comprendre quelles maladies connues de nos jours - mais voilées par des représentations désuètes - étaient mises en cause dans les dossiers étudiés. Enfin, l'étude des causes d'une infirmité aux conséquences socio-économiques aussi dramatiques à l'époque, ne pouvant se limiter à une analyse du discours strictement médical, ce travail accorde une large part à l'examen des conditions sociales favorables à l'apparition de la cécité : misère, promiscuité, malnutrition, conditions de travail insécures...
En dernière partie sont abordés les traitements des affections oculaires décrites précédemment : traitements éclectiques proposés par la médecine et la chirurgie "savantes", opérations abusives pratiquées par les oculistes ambulants, recours à la médecine traditionnelle et aux pélérinages - thérapeutiques aussi variées qu'incertaines, dont le coût intervient dans l'inexorable processus de paupérisation des victimes de la cécité.
Zina Weygand, Historienne, Secrétaire Générale du Laboratoire de Recherche Brigitte Frybourg pour l'Insertion Sociale des Personnes Handicapées au Conservatoire National des Arts et Métiers, a obtenu pour cette étude le Prix de la Société Francophone d'Histoire de l'Ophtalmologie pour l'année 1989. Ce livre est une étude historique basée sur le dépouillement des dossiers d'aveugles postulants et admis à l'Hospice des Quinze-Vingts de l'an IX à 1815, et sur l'analyse d'ouvrages médicaux de l'époque.