Paru le 02/01/2016 | Broché 131 pages
Les chants du lac ahémé
Au milieu du silence tumultueux de la masse qu'on tue dans les rues du monde où l'égorgeur a du sang jusqu'à la braguette, comme un naufragé, le poète murmure « J'apporte dans mes poèmes les dépouilles du racisme ». au milieu de la tempête déchaînée du festin des fossoyeurs patentés Sossé susurre,
Dans ce monde où tout ne fait que passer,
Je tiens ma plume à la manière d'un sabre,
Démocratie ? Foutaise ! Liberté ? Foutaise ! bien-être des gens ? Foutaise ! Foutaise ! Foutaise !... on en deviendrait presque trivial afin de mieux traduire ici le brutal constat que Sossé Sossou fait de notre société au détour d'un vers seulement, quand le philosophe, le sociologue, le politologue etc. au bout de cinq ans, dix ans de recherche tente de le cerner en mille pages.
Après Alyatima le réfugié assis sur les racines brûlées, paru en 2002, Sossé Sossou nous revient avec le chant du lac Ahémé ; un titre qui résonne comme des pleurs d'où coulent des larmes brûlantes, torrent dont le dessein est d'emporter les ci-devant :
Ils te tiennent les mains pour te faire les poches,
Il est sans doute temps que définitivement, l'humain admette qu'il n'entendra jamais la forêt pousser mais que la chute d'un arbre fait et fera encore et toujours un fracas inébranlable...
Journaliste, diplômé de 3ème cycle en Relations Internationales à l'Institut d'Etudes Diplomatiques et de Relations Internationales (IDERIC), Paris, romancier, essayiste. Béninois né à Lomé, au Togo Sossé Sossou vit à Troyes. ...