Les cheminants : poème

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 168 pages
Poids : 210 g
Dimensions : 11cm X 20cm
Date de parution :
EAN : 9782914581646

Les cheminants

poème

de

chez HB Editions

Collection(s) : Antiopées

Paru le | Broché 168 pages

16.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Aghar, selon une graphie inspirée de l'arabe, c'est aussi Hagar ou encore Agar dans le Nouveau Testament, servante égyptienne de Sara (ou Sarah). Trop âgée pour enfanter, celle-ci la donna à Abraham dont elle devint enceinte.

Pour échapper à la dureté de Sara, elle s'enfuit dans le désert où l'Ange du Seigneur, selon la tradition biblique, lui annonce qu'elle donnera naissance à un fils nommé Ismaël, c'est-à-dire Dieu entend (Dieu a entendu ta détresse, Genèse XVI, 11).

Aghar est donc l'ancêtre des Ismaélites arabes, les Fils du vent, les Bédouins du désert, nomades et libres, dont ils se déclarent les seuls descendants. Ismaël vécut 137 ans, selon la tradition, et laissa douze fils, les chefs des douze tribus (Genèse, XXV, 16).

Aghar devint ainsi au regard de la tradition (et de l'histoire qui s'en suivra) la Femme, figure de la rupture, de la divergence, de l'irréconciliable, de l'errance... Ici s'ancre le récit des cheminants.

Face à un monothéisme incarné dans la figure du patriarche, vérité et pouvoir absolus, sanctifiés, soumis à l'approbation de Dieu et du système patriarcal, qui ordonne le légitime et l'illégitime, le bien et le mal, Aghar, femme répudiée, rejetée, femme de la chair, considérée comme folle par la communauté dans sa remise en question de la vérité et de l'ordre, et dans le cheminement de son questionnement, subit une injustice et l'installe dans la permanence du temps jusqu'à nos jours.

Le fils illégitime devient le dépositaire des douze tribus d'Israël, tandis que le fils légitime part en errance, comme par une sorte d'inversion historique, pour arriver au constat actuel d'un peuple face à l'autre peuple, comme face à lui-même.

Tarek Essaker

Le 20 mai 1922, Raymond Queneau inscrit dans son journal ce propos énigmatique: «Antiopées! Je fus Amphion sans le savoir.»

Heureusement, une note nous éclaire en bas de page: «Amphion [...] était le fils de Zeus et d'Antiope, il construisit les remparts de Thèbes en jouant de la lyre, les pierres lui obéissaient en venant se placer d'elles-mêmes à l'endroit voulu.

Dans un conte de L'Hérésiarque et Cie Apollinaire en a fait le patron de tous les batteurs de pavés. Le baron d'Ormesan a inventé l'amphionie, un nouvel art, cela consiste à parcourir une ville «de façon à exciter... des sentiments ressortissant au beau et au sublime, comme font la poésie, la musique, etc.»

L'amphion compose ainsi des «antiopées» qu'il note sur le plan de la ville.»

Antiopées vous invite à de nouvelles dérives à travers les cités de la littérature.

Du même auteur : Tarek Essaker