Collection(s) : Graveurs de mémoire
Paru le 25/05/2020 | Broché 161 pages
Tout public
préface de Yaya Mede Moussa
Les débuts de l'enseignement dans le Haut-Dahomey
L'éclosion de l'enseignement public dans les colonies de l'Afrique occidentale française (AOF) se renforça par la formation des maîtres. Mathieu Bouké, originaire du Haut- Dahomey devint instituteur du cadre indigène.
Il avait une connaissance profonde de l'époque coloniale. Figure de proue des intellectuels baatombu, rétif et désobéissant, cet homme navigua à contre-courant : il dérangeait. Son attitude et ses combats contestataires le conduisirent à renoncer à son cocon. Il connut, par conséquent, une triste fin, et nul ne se proposa pour célébrer sa mémoire.
Finalement pris au mot par le destin, il fallut une mobilisation déterminée de ressources humaines et financières, d'efforts volontaires considérables, pour parvenir à lever le coin du voile qui cachait la haute stature d'un homme voué à l'obscurité et à l'oubli.
Ce livre invite à la connaissance d'un esprit qui fut l'honneur de son temps et de ses origines.
Originaire du Borgu, dans le Haut-Dahomey, Djibril Mama Débourou est entré à l'école publique primaire de Bembéréké en octobre 1954. L'image de l'école d'aujourd'hui est devenue un véritable boulet que traînent les dirigeants de notre pays. Car, la race des instituteurs chevronnés, dévoués et consciencieux s'est éteinte depuis l'avènement du régime militaro-marxiste, qui entreprit avec cynisme, la casse de l'école dahoméenne. Le vieil universitaire que je suis devenu rumine sa colère et reste, dans un esprit rétrograde, un farouche admirateur de l'école de Mathieu Bouké, une école qui savait ce qu'elle voulait. Les réformes successives du système scolaire fabricant l'échec de masse qui va s'aggravant, me conduisirent, résolument, à réhabiliter le pionnier Mathieu Bouké que la postérité connut imparfaitement.
