Collection(s) : L'âge des Lumières
Paru le 27/08/2007 | Relié 182 pages
texte établi, présenté et annoté par Vittorio Fortunati
Connu surtout grâce à son roman épistolaire L'Émigré, Gabriel Sénac de Meilhan est aussi l'auteur d'un conte qui a vu le jour en 1790 et qui n'a eu jusqu'à présent qu'une seule édition. Dans Les Deux Cousins, l'écrivain a choisi un cadre oriental pour dessiner, à travers la narration des histoires parallèles d'Aladin et Salem, le portrait d'une société où la médiocrité l'emporte toujours sur le génie, où les cabales déterminent le succès, les fortunes, le cours de la politique. La présence d'une intrigue amoureuse permet en outre à Sénac d'aborder des thématiques psychologiques et sentimentales, qui se rattachent en quelque sorte à l'héritage précieux. Dans Les Deux Cousins se révèle également la présence d'influences multiples, celle des philosophes d'abord, mais surtout celle de Fénelon : on sait que son Télémaque fut longtemps une source d'enseignements éthiques et politiques, aussi bien qu'un modèle de langue et de style, et Sénac de Meilhan ne fit pas exception à cet égard. Ces liens intertextuels, d'ailleurs, ne mettent qu'en un plus grand relief l'originalité de la pensée de l'auteur, qui annonce quelques-uns des thèmes du Romantisme.
Vittorio Fortunati enseigne la Littérature française à l'Université de Pavie. Il s'est occupé du genre burlesque au XVIIe siècle, avant de se consacrer à l'étude de la littérature épistolaire (dans ce domaine il a publié Guilleragues autore epistolare. Le Lettres portugaises e la Correspondance, Côme, New Press, 1999). L'oeuvre de Sénac de Meilhan fait actuellement l'objet de ses recherches.
