Les dits du cerisier

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 121 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 15cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-87750-146-0
EAN : 9782877501460

Les dits du cerisier

de

chez A. Zurfluh

Collection(s) : Cahiers bleus

Paru le | Broché 121 pages

20.00 Indisponible

Quatrième de couverture

Que se passe-t-il quand je m'arrête devant un arbre dont la majesté me retient sous son feuillage, quand, derrière ce que j'observe, j'aperçois une dimension impressionnante qui me donne à penser que ce que je regarde n'est pas grand chose à côté de ce que je vois et que ce que je vois n'est pas grand chose à côté de ce qu'il y a à voir ?

Le projet initial était simple : dessiner chaque matin, à la même heure, de la même place, le même cerisier. Or, tandis que je me laissais emporter par l'oeil qui regardait et la main qui dessinait, le mouvement des feuilles et des branches devint comme une musique qui m'envahit à tel point que la main, à peine consciente de ce qu'elle faisait, glissa de la feuille où elle dessinait vers un papier voisin sur lequel elle se prit, guidée par une musique intérieure, à écrire une suite de mots qui, je m'en aperçus dix ans plus tard, provenait de ma relation avec l'arbre.

L'ensemble, dessins et écrits (intitulés poèmes dans la présente édition), fit l'objet d'un recueil édité par les Cahiers Bleus en 1996. Je n'en attendais pas autre chose quand, en les relisant quelques années plus tard, je me suis aperçu que ces phrases n'étaient pas seulement musicales mais encore détentrices d'un sens sibyllin qui indiquait une démarche intérieure inconnue du dessinateur que j'étais. J'ai alors entrepris de décrypter ce langage hermétique en ajoutant au texte initial ce que j'ai appelé « les dires des poèmes », qui tentent de suivre le voyage proposé dans les abysses de la conscience où se produit, ordinairement sans témoin, la rencontre authentique avec le monde. Si je dis qu'elle est créatrice, cela ne signifie pas que je crée le monde en le regardant mais qu'entre lui et nous s'engage un processus que nous pouvons dire « créateur » fondé sur un comportement, des références aberrantes pour le bon sens. Dans ces profondeurs nous rencontrons une autre cohérence qui ne se soumet ni à la logique courante, ni au langage grammaticalement correct. Cette cohérence autre, défie l'écoulement du temps. Elle nous introduit dans un présent qui ne s'écoule pas, dans un maintenant énigmatique qui s'exprime par le trait, lequel se révélera être le langage de l'immédiat.