Paru le 01/06/2005 | Broché 185 pages
Tout public
«En succédant à mes parents, en 1952, j'entrais de plain-pied dans un monde en évolution et c'était passionnant. Pourtant, il avançait encore au pas d'un cheval de labour. Comme on se hissait d'une détente, sans lâcher les guides, sur une charrette en marche pour poser une fesse sur le brancard, sans autre risque que celui de passer sous la roue, on pouvait alors faire soi-même des essais, quitte à «louper» une récolte. Par exemple remplacer le blé Vilmorin 23 du père par la variété Capelle plus productive. Expérience négative si on n'avait pas pris soin d'augmenter les doses d'engrais. L'année suivante les plantes parasites gorgées d'engrais azotés s'en donnaient à cœur joie avant même que le blé monte en tige. Alors on se disait : l'an prochain j'essaie le désherbage...
Plusieurs années encore, les vagues noires des épis du vulpin allaient rouler sous les vents rudes d'avril-mai, étouffant le blé encore en herbe. La moisson venue, on vit plus que jamais frissonner au moindre souffle les flocons légers de l'agrostis, le trompe-bonhomme de nos pères, qui faisait les gerbes grosses et le rendement dérisoire tandis qu'au sortir de la batteuse s'en allaient en poussière impalpable les épis du vent. Tout était à repenser...»
Né en 1923 à Prévelles, dans la Sarthe, Louis Lebourdais a, dans les années soixante, migré en Touraine où il a poursuivi sa carrière d'agriculteur et où il vit actuellement.
Le prix Sully a couronné en 1997 son premier ouvrage Les choses qui se donnent... Dans Les Epis du vent, il nous livre la suite de son parcours, avec le souci du détail, la qualité de réflexion, la grandeur d'âme et l'émotion qui ont fait le succès de son premier ouvrage.