Collection(s) : Carnot
Paru le 03/07/2014 | Broché 232 pages
Public motivé
Au sein d'une abondante historiographie sur les expositions universelles souvent tournée vers l'étude de leur organisation, de leurs enjeux économiques et de leurs impacts artistiques, architecturaux et urbanistiques, les dimensions culturelles et identitaires suscitent actuellement l'attention des chercheurs. Ce courant participe de l'intérêt pour l'idée de modernité au XIXe siècle - technique, économique, sociale, culturelle, politique - comme enjeu fédérateur, mais aussi conflictuel, autour duquel les participants ont construit leur identité. C'était le sens du colloque tenu à Paris en 2012, dont cet ouvrage est issu.
Déjà, l'exposition présentée aux Archives nationales en 2010 sur l'exotisme dans les expositions universelles posait avec acuité la question de la construction des identités dans ces manifestations traversées d'ambitions contradictoires, universalistes et impérialistes, auxquelles s'ajoutent les objectifs commerciaux justifiant la promotion de cultures peu familières aux Européens ou de civilisations disparues.
Ces ambivalences expliquent que, d'un côté, les historiens aient développé des études sur l'institutionnalisation des sciences de l'homme dans ces manifestations à travers le musée des Antiquités nationales, le musée de l'Histoire du travail, les expositions d'ethnographie du Trocadéro, l'exposition rétrospective du Travail et que, de l'autre, ils aient scruté les interférences entre cet universalisme et ces hégémonies jusque dans les expositions coloniales, elles-mêmes sources de collections anthropologiques et ethnologiques.
Christiane Demeulenaere-Douyère, conservateur général du patrimoine, est chercheur associé au Centre Alexandre Koyré (Paris). Ses recherches portent sur l'histoire sociale et culturelle des techniques, particulièrement dans le cadre des expositions internationales.
Liliane Hilaire-Pérez est professeure d'histoire moderne à l'université Paris Diderot - Paris 7 (laboratoire ICT) et directrice d'études à l'EHESS (Centre Alexandre Koyré). Ses travaux portent sur l'histoire culturelle des techniques et sur les circulations de savoirs à l'époque moderne.