Paru le 19/11/2015 | Relié 91, 72 pages
Tout public
introductions et légendes de Manuela Moscatiello | traduit de l'italien par Béatrice Robert-Boissier
Brindha Seethanen (Millepages)
Le XVIIIe siècle au Japon est l'un des plus riches en terme de création. Plusieurs mouvements importants y ont vu le jour. Il a existé cependant dans ce Japon foisonnant des artistes en marge qui ont fait preuve d'une démarche pourtant tout a fait singulière. Itô Jakuchû en fait partie. Ses estampes à l'encre noire sont d'une énergie saisissante. Ces fleurs précieuses peintes en négatif relèvent de la technique du takuhanga réservées aux seuls initiés de l'époque.
Quel plaisir de pouvoir profiter de ce mystérieux jardin aux richesses éternelles.
A 39 ans, Itô Jakuchû (1716-1800) abandonne le commerce familial de légumes pour s'adonner exclusivement à la peinture. Il se rase le crâne et devient un adepte du bouddhisme zen. Ses estampes à l'encre noire comme plume de corbeau se dépouillent de tout superflu pour s'imprégner de spiritualité. Sur un fond d'un noir dense, fleurs, plantes, inseetes, animaux se détachent en blanc, selon les lignes d'un tracé d'une énergie et d'une intensité saisissantes. Ces images en négatif, qui adoptent la technique originale du takuhanga, étaient réservées à un cercle restreint d'amis lettrés, d'où la rareté des exemplaires conservés dans les collections japonaises et occidentales. L'audace de leurs compositions, leur singulière précision, leur pouvoir de suggestion, sur ce noir à la profondeur soyeuse, presque magnétique, subjuguent encore par une extraordinaire modernité.