Collection(s) : Structures et pouvoirs des imaginaires
Paru le 08/09/2008 | Broché 308 pages
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La Grande Guerre constitue un motif récurrent dans l'oeuvre de l'écrivain liégeois Robert Vivier (1894-1989). De poèmes en chroniques, de romans en essais, de souvenirs de guerre en articles, Vivier est revenu sur son expérience du front de l'Yser pendant des décennies. Les textes ont été retravaillés, les images réemployées, les événements réécrits à plusieurs occasions, comme si la Grande Guerre devait toujours être redécouverte et réinterprétée. L'oeuvre traduit ainsi de manière exemplaire l'intarissable nouveauté de cette expérience fondatrice du XXe siècle.
À travers la comparaison de différentes versions de textes, écrits pendant et après les deux guerres mondiales, au moins trois «Grandes Guerres» différentes apparaissent. Entre les premiers textes de 1916 et quatre vers inédits couchés sur le papier en 1984, le premier conflit mondial oscille entre signification et absurdité, entre volonté et fatalité, entre solitude et fraternité. L'étude de cette longue quête de sens, qui ne s'est achevée qu'avec la mort de l'auteur, permet de souligner le caractère construit de l'expérience et l'importance du regard porté rétrospectivement sur elle.
Ce livre confronte également l'oeuvre de Vivier à celles d'autres combattants belges et souligne certains moments-clés, comme la sortie de guerre ou la polémique initiée en Belgique par Témoins de Jean Norton Cru.
Nicolas Mignon est aspirant du Fonds National de la Recherche Scientifique belge et chercheur en histoire contemporaine à l'Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve).