Les historiens de l'émigration russe

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 178 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782720403873

Les historiens de l'émigration russe

chez Institut d'études slaves

Collection(s) : Cultures et sociétés de l'Est

Paru le | Broché 178 pages

Public motivé

18.00 Indisponible

préface Marc Raeff


Quatrième de couverture

Alors qu'aujourd'hui les historiens s'interrogent sur la réécriture de l'histoire russe, le présent recueil se réfère au travail de ceux qui, refusant les consignes marxistes, durent, bon gré, mal gré, quitter l'Union soviétique dans les années 1920 au nom de la liberté de parole.

Les articles choisis, après avoir brossé le cadre général du travail de l'historien émigré (difficultés matérielles, absence d'archives et même de bibliothèques), présentent une double polarité: évolution ou rupture.

Évolution certes, lorsque l'environnement scientifique permettait au savant de s'intégrer à une communauté universitaire et de poursuivre sans heurt le cours naturel de sa pensée. Tel fut le cas de Milioukov, reconnu par la Sorbonne, épaulé par Seignobos; ou encore de Kartachev qui put mener à bien, grâce à l'Institut Saint-Serge, son Histoire de l'Église russe, déjà projetée en Russie; ou même de Vernadskij qui trouva à Prague puis aux États-Unis l'occasion de préciser ses intuitions eurasiennes qui datent de son séjour à Perm', ville proche de la Russie asiatique.

Mais rupture également, lorsque l'historien ne pouvait plus véritablement exercer sa spécialité, par exemple lorsqu'il appartenait à la brillante école des médiévistes du monde latin de Saint-Pétersbourg. Ainsi Fedotov abandonna le domaine occidental pour se consacrer à la spiritualité russe, Bicilli se tourna vers la culturologie et Karsavine vers la philosophie de l'histoire. Leur point commun est un retour intellectuel vers la Russie, une tentative d'explication historique de la catastrophe qui les avait privés de leur patrie.

Et des hommes qui n'étaient pas historiens de formation, tel le juriste P.B. Struve, vinrent grossir leurs rangs.

En contrepoint, l'analyse de l'oeuvre et la relecture de la biographie (grâce à l'ouverture des archives) de Pierre Pascal, éminent slavisant français demeuré en Russie bolchevique au moment de la Révolution après avoir déserté l'armée française, nous offre une comparaison pleine d'enseignements. En confrontant son oeuvre à celle d'un historien d'orientation divergente, en redonnant à l'homme sa juste place, grâce à la production de documents d'archives inconnus jusque-là et traités dans une optique renouvelée, ces analyses éclairent l'étonnante destinée de cet homme qui est trop souvent évoquée sur le mode hagiographique.