Les infortunes de la valeur : l'économiste et la marchandise

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 341 pages
Poids : 350 g
Dimensions : 14cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782296010628

Les infortunes de la valeur

l'économiste et la marchandise

de

chez L'Harmattan

Collection(s) : A la recherche des sciences sociales

Paru le | Broché 341 pages

Public motivé

42.00 Disponible - Expédié sous 6 jours ouvrés
Ajouter au panier

Quatrième de couverture

Dès que l'échange a pris l'importance que sa forme marchande lui conférait, les termes de l'échange ou rapports d'échange ont constitué une question. Celle-ci avait été théorisée avant même l'avènement de la civilisation marchande, Aristote avait conclu au caractère local et conventionnel de la valeur. Du moment où la production de marchandises prédomina sur la production de biens d'utilité directe ou biens de valeur d'usage sans échange, une confrérie nouvelle de gens de chrématistique apparut pour se saisir de cette question : les économistes. On aurait tort de ramener la querelle de la valeur à la controverse valeur-travail et valeur d'utilité, ou Ricardo contre Walras. Pourquoi ?

D'abord parce que la valeur des produits peut être accrue, abaissée, détruite par l'argent, son abondance, le besoin urgent qu'on en a pour acquitter l'impôt ou régler des dettes. L'argent se moque de la valeur : c'est la leçon de Boisguilbert. Ensuite parce que la question de la valeur est compliquée par deux facteurs prépondérants : l'organisation de la production en vue de vendre et non d'utiliser directement les produits - ce que Jean-Baptiste Say n'a pas compris, qui raisonne en termes de surplus ; le marché d'autre part, c'est-à-dire les jeux sur la durée, la résistance des cocontractants, la substituabilité des produits. Des économistes à retardement tâchèrent d'approcher leurs «théories» du vrai monde : en conciliant les deux «causes» de la valeur, en tenant compte des équilibres partiels - Alfred Marshall illustre l'inondation par l'adventice de la théorie fondamentale.

Le pire n'est pas dit : Christian Cornélissen en 1900 a montré comment la valeur marchande ne pouvait plus être calculée par produit - ce que Marx, mal compris, démontrait déjà. Car l'analyse de Marx mettait en lumière la nécessaire obscurité faite sur le calcul des valeurs. Böhm-Bawerk, Pareto, bien d'autres voulurent à toute force prouver l'erreur de Marx, les uns en trouvant des erreurs de calcul, les autres en généralisant les sources de la valeur. Depuis un siècle, la théorie de la production de valeur semble abolie et remplacée par une théorie de la société produite par la valeur : la valeur est là, comment la découvrir et la marchander ? Cette étude recherche de quoi la valeur est au juste le prédicat.