Collection(s) : Romans
Paru le 18/03/2009 | Broché 191 pages
«Aujourd'hui, il n'est plus le gosse à taloches. Il est un homme. Il se réjouit de retrouver les grévistes tout à l'heure. Certains, opposés aux mouvements, ont tout fait pour le retenir. Il a choisi son camp ; il n'est pas un mouton, ne le sera jamais. Un jaune, encore moins.»
Nantes, 1965 : c'est la grève aux Chantiers Navals. L'auteur campe ses personnages de faubourgs, leur gouaille et leur fierté. Entre la relation des faits de l'époque, au fil des articles de journaux, des rapports de police, de préfecture, il intercale la vie simple des ouvriers, leur idéal de lendemains meilleurs remis entre les mains des leaders syndicaux, les coups de gueule, les coups de main pour motiver les plus mous, conserver l'avantage face aux pouvoirs publics et aux employeurs intraitables.
Le conflit se prolonge, les esprits s'échauffent, les casseurs de grève fourbissent leurs armes. Mais bientôt tout bascule quand 22 ouvriers métallurgistes sont licenciés de façon arbitraire pour avoir mené les troupes. La base fait corps avec "les 22" et se révolte contre cette injustice.
Nantais de souche, très attaché à l'histoire de la ville et à sa mémoire ouvrière retrouvée, Yannick Guilbaud a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles dont Rue du Port au Vin et Je t'envoie des nouvelles de Nantes (éd. Sol'Air, 2002 et 2005), distingués par des prix et un accueil critique enthousiaste. Il signe ici un grand roman social, précurseur de la fièvre de Mai 68.