Collection(s) : Arguments
Paru le 08/04/1992 | Broché 225 pages
Public motivé
En 1529, Geoffroy Tory invite les grammairiens à lutter contre les «corrompeurs» de la langue française. Cent vingt ans plus tard, Vaugelas présente la cour comme l'unique école du bon usage et le courtisan comme l'oracle de la pureté linguistique. Entre ces deux dates s'est constitué un nouveau champ de réflexion qui a pour objet la langue vulgaire et d'où sont sortis des grammaires, des dictionnaires, des traités de rhétorique et, bien sûr, de nombreux commentaires sur le «bon langage». Ces ouvrages soulèvent la question de la langue légitime, attribuant d'emblée l'autorité sur l'usage tantôt aux savants, tantôt aux courtisans ou aux «doctes personnages» qui administrent la chose publique. Une rhétorique de la légitimité du langage se façonne à la faveur de ces discussions sur le bon usage. Elle se poursuivra jusqu'à notre époque. Cette étude fait l'archéologie de nos pratiques langagières et des discours qui les accompagnent.