Collection(s) : CTHS-Géographie
Paru le 18/05/2006 | Broché 206 pages
Public motivé
préface Serge Briffaud, Georges Bertrand
Aux confins de l'Europe et de l'Asie, toujours à la marge, toujours contesté, toujours mystérieux, le Caucase est paradoxalement au coeur de l'imagerie de la montagne en Russie ; un contre-«modèle alpin» en quelque sorte. Il a été aussi l'un des terrains privilégiés de la «science du paysage» russe qui s'est développée sans interruption depuis le XIXe siècle en faisant de la Géographie le bras armé de la colonisation et de la mise en valeur des ressources naturelles des «terres nouvelles».
L'affirmation de la spécificité du paysage caucasien par rapport au modèle alpin et à d'autres modèles montagnards se réalise à partir de plusieurs éléments géographiques (étagement, action anthropique, etc.). Cette spécificité s'enracine non seulement dans l'histoire de l'appropriation coloniale du Caucase, mais aussi dans le développement original de la géographie russe. La conception de paysage prend une place toute particulière dans la culture et la science russe, grâce à une histoire distincte du rapport de l'espace à la nature.
Marina Frolova apporte une contribution décisive à l'appréhension d'un espace géographique. En mêlant le subjectif à l'objectif, le sensible au rationnel, le paysage participe ici à l'émergence d'un nouvel esprit scientifique enraciné dans les profondeurs de l'histoire des hommes et de leurs cultures. Ouvrage à lire dans ces trois dimensions : l'histoire de la géographie russe, l'histoire du paysage en général et plus particulièrement de la «science du paysage» et, bien sûr, l'évocation des somptueux paysages du Caucase.
Marina Frolova est diplômée en géographie de l'université d'État de Moscou-M.V. Lomonossov et docteur en géographie et aménagement de l'université de Toulouse 2-Le Mirail. Elle a travaillé sur le thème du paysage dans de nombreuses équipes internationales. Elle est actuellement chercheuse rattachée à l'université de Grenade en Espagne et participe au programme «Ramón y Cajal». Ses recherches portent sur les paysages de l'eau en Andalousie.