Paru le 03/04/2004 | Broché 479 pages
Public motivé
Dominer «les quatre parties du monde» : telle était l'ambition de la Monarchie catholique (1580-1640). Pour imposer leur présence, Espagnols et Portugais apprennent à maîtriser des milieux inconnus, tandis que du Mexique au Japon, du Brésil aux côtes africaines, de Goa aux Philippines, des peuples sont confrontés à des formes de pensée et de pouvoir qui leur sont totalement étrangers. Brassage des êtres ou résistance des traditions locales à la domination ibérique : la terre se mondialise. A l'aube des temps modernes, ce ne sont pas seulement les modes de vie, les techniques et l'économie que bouleversent les nouveaux maîtres de la planète, mais aussi les croyances et les imaginaires. Serge Gruzinski montre que le passé est une merveilleuse boîte à outils pour comprendre ce qui se joue depuis des siècles entre occidentalisation, métissages et mondialisation. Il nous invite à un vaste tour du monde en compagnie de personnages dont le destin incarne le face-à-face des grandes civilisations et d'un empire universel.
Serge Gruzinski est archiviste-paléographe et docteur en histoire. Il a séjourné en Italie, en Espagne et au Mexique, d'où il a rapporté des ouvrages consacrés à la colonisation du Mexique et à la réaction des Indiens face à la conquête espagnole, notamment La colonisation de l'imaginaire, (Gallimard, 1988), Le Destin brisé de l'empire aztèque (Gallimard, 1988), La Guerre des images (Fayard, 1989). Le mélange des formes et des styles entre l'Amérique précolombienne et l'Europe de la Renaissance lui a inspiré L'Amérique de la conquête peinte par les Indiens du Mexique (Flammarion, 1991) et L'Aigle et la Sibylle (Imprimerie nationale, 1994). Avec Carmen Bernand, il a étendu ses réflexions à l'ensemble du continent américain dans De l'idolâtrie (Seuil, 1988) et dans les deux volumes de l'Histoire du Nouveau Monde (Fayard, 1991-1993). Après avoir exploré le destin de la capitale du Mexique (Histoire de Mexico, Fayard, 1996), il a entamé une réflexion sur les formes et les mécanismes du métissage dans La Pensée métisse (Fayard, 1999). Il est actuellement directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales.
