Collection(s) : Paul Froment
Paru le 15/11/2009 | Broché 68 pages
traduit par de l'occitan par Denis Montebello
La poésie de Joan-Pèire Tardiu, telle qu'elle nous est ici révélée, est, au sens corporel du terme, la réaction organique d'un homme traversé par les paysages, par les éléments qu'ils lui donnent à voir au-delà de l'invisible, à entendre au-delà de l'inaudible, à sentir dans l'insaisissable. Mais pour autant, il ne s'agit pas de l'évocation d'une nature miroir ou chambre d'écho, qui lui offrirait une transposition compatissante - ou complaisante - de ses tourments dans ses manifestations ou ses aspects. Qui l'accompagnerait, à l'unisson de ses sentiments. Le monde, ce et ceux qui l'habitent, plus ou moins accessibles d'ailleurs, restent sur leur propre course, avec leur propre langage. S'il fallait inscrire la poésie de Joan-Pèire Tardiu dans un environnement littéraire, il serait à rapprocher de ce courant porté par des auteurs, comme lui d'expression occitane, tels que Marcelle Delpastre, Max Rouquette. Bernard Manciet, ou Philippe Gardy, pour ce rapport très particulier qu'ils ont, chacun à leur façon, avec le cosmos.
Né à Lacaussade (Lot-et-Garonne), en 1954, Joan-Pèire Tardiu a donné à partir de 1972 plusieurs recueils de poèmes en langue d'oc, Paraulas als quatre vents (1972) et Jorns Dobèrts (Prix Paul Froment 1977). Parallèlement, d'autres parcours à travers langues et pays l'ont conduit à publier aux éditions L'Ether vague la traduction française de Trois Croix, L'École d'anatomie et Le Domaine du grand romancier italien Federigo Tozzi. Dans la revue OC, dont il est le rédacteur en chef, il donne la parole aux poètes et écrivains occitans novateurs. Ses deux derniers recueils poétiques Lo Defòra endedins (1996) et La Mar quand i es pas / Absence de la mer (1997) sont accompagnés, respectivement, par les artistes Jaumes Privat et Krimo. Joan-Pèire Tardiu est également le traducteur en occitan des poèmes de Gabriel Mwènè Okoundji, réunis dans le recueil Prière aux ancêtres (fédérop, 2008).