Paru le 15/06/1989 | Broché 300 pages
Public motivé
Les styles de Giono
Actes du III° Colloque International Jean-Giono Aix-en-Provence 7,8,9,10 juin 1989
Sans doute existe-t-il « un style » Giono, comme il existe un style Mozart ou un style Stendhal. Cela relève d'une intuition à la fois très subtile et très confuse. Avoir l'oreille juste n'est pas suffisant pour connaître la musique. Ainsi, une fois perçu un certain « ton Giono », encore faut-il comprendre de quoi il est fait, dans sa diversité.
Une fois admis, par exemple, que Giono est « un prodigieux conteur », nous découvrons en y regardant de plus près que ce prodige se manifeste par des manières différentes de conter selon que Giono écrit un roman, une nouvelle, une pièce de théâtre, un essai, un scénario de cinéma, un pamphlet, un poème, un pastiche ou son courrier. Appelons styles de Giono les variations de sa façon d'écrire et de conter selon les genres qu'il pratique, selon, également, qu'il produit une description, une narration, un dialogue, un discours, une lettre ou une sentence.
Ces variations stylistiques ont lieu aussi dans le temps et font qu'un récit de 1929 (Un de Baumugnes) n'est pas écrit de la même manière quand Giono le reprend tout autrement dans Les grands chemins, en 1951 ; ou que les nouvelles de Solitude de la pitié sont même d'un genre différent de celui des Récits de la demi-brigade.
Car le style de Giono évolue et se transforme non seulement selon les genres qu'il traite en suivant le temps qui passe, mais par un travail de soi sur soi et de dépouillement qui conduit Giono, par exemple, de l'ivresse verbale et des phrases pléthoriques de Batailles dans la montagne au style sec de L'Iris de Suse.
Ce sont ces variations stylistiques auxquelles s'est attaché le III° Colloque International Jean-Giono, organisé par le Centre d'Etudes sur Giono de l'Université de Provence, du 7 au 10 juin 1989, à Aix-en-Provence, et dont on trouvera ici les Actes complets, édités par le Centre Roman 20/50 de l'Université de Lille III.
