Paru le 01/11/2003 | Broché 253 pages
Public motivé
Un développement pour tous est une aspiration légitime et il est indéniable que les sciences et les techniques participent nécessairement à son avènement. Mais celles-ci, transmises à certaines cultures, semblent perdre leur efficacité. Les approches ethnologiques et politiques se sont montrées insuffisantes, car elles ne rendent pas ou ne tiennent pas compte de la variété des cas, pas plus dans les échecs que dans les réussites. Il est certain d'autre part que les techniques ont transformé nos sociétés, nos connaissances et nos idées sur le savoir. Les Peuples Indigènes, eux, conçoivent autrement ce qu'est le savoir et son origine, et ils lui réservent une autre place en leur sein. L'empreinte de cette épistémè oriente leurs manières locales d'interpréter les savoirs et les outils venus d'ailleurs, d'où leurs difficultés à transférer ce qui leur est transmis.
Il en résulte que tout groupe qui opte pour un développement nécessitant des objets techniques devra adopter une autre conception du savoir, d'autres processus sociocognitifs - élaborés à partir des technologies intellectuelles de la reproduction graphique -, et y adapter ses régulations sociales. Il n'a pas à se transformer intégralement, et les changements seront à l'aune des verrous qu'il fera sauter lui-même, quelle que soit l'aide extérieure.
Yves et Nicole Silve ont l'un après l'autre travaillé dans le même Lycée aux îles Loyauté. A partir de cette double expérience, ils ont cherché quels facteurs interculturels jouent sur les transferts de savoirs ; le recueil de nombreux exercices d'élèves - travaux techniques et narrations imaginaires - leur a permis de soutenir un DHEPS et une Thèse.