Collection(s) : Recherches proustiennes
Paru le 24/09/2008 | Relié 132 pages
Public motivé
Cet essai voudrait rendre le lecteur sensible à ce que le narrateur d'À la Recherche du temps perdu ne confie pas au lecteur. Bien que Proust ait choisi de s'opposer à l'esthétique de Mallarmé, il n'en demeure pas moins persuadé qu'il est préférable de suggérer plutôt que d'affirmer. À mesure qu'il se délivre d'elles, le narrateur évoque les erreurs qu'il a commises ; il est convaincu qu'au terme de son travail d'éclaircissement, il connaîtra durablement un état de félicité, dont il a entrevu les prémices par intermittence.
Mais quand, pour achever son parcours, le narrateur adjoint à la reconstitution du Temps perdu, l'hymne à la joie qu'est Le Temps retrouvé, il n'est plus celui qui avait conçu le triomphe. Il est marqué par les horreurs de la guerre. Dès lors, maintenir comme une victoire l'expression d'une espérance juvénile en la littérature, n'est-ce pas encore se leurrer ?
Jadis professeur en Grèce, en Italie, en Suisse, Jean Roudaut a publié une vingtaine d'ouvrages. Ses derniers essais littéraires ont été consacrés aux oeuvres de Louis-René des Forêts (Le Seuil, 1995, et Mercure de France, 1996) et de Robert Pinget (Éditions Zoé, 2001). En 1999, il a publié Dans le temps (Éditions Théodore Balmoral).