Paru le 01/01/1994 | Broché 176 pages
avec la collaboration de Marie-Christine Hubert, Emmanuel Philippon
Trois mille Tsiganes ont été internés en France entre 1940 et 1946 pour le seul fait qu'ils étaient nomades. Ils furent ainsi parmi les plus touchés par les mesures de contrôle et de coercition promulguées pendant la guerre. Des premières mesures de contrôle prises par la Troisième République finissante, à l'internement sur ordre allemand, jusqu'à mai 1946 où les derniers Tsiganes sortent des camps de la Libération, Denis Peschanski fait le point sur les conditions dramatiques dans lesquelles ces hommes, ces femmes et ces enfants ont vécu dans la France des années noires. S'appuyant sur l'ensemble des archives disponibles, à Paris, en province et en Allemagne, l'auteur fait aussi apparaître que la pratique d'exclusion de Vichy ne vise pas les Tsiganes, comme le montre la presque absence des camps de nomades en zone Sud, et que les autorités allemandes, une fois l'internement décidé et obtenu, se désintéressent de la question. La complète marginalité dans laquelle les nomades sont placés et pensés explique qu'il faille revoir entièrement les chiffres fournis à ce jour sur le sort réservé aux Tsiganes de France. Cette mise au point n'est pas le moindre intérêt de cet ouvrage, qui constitue la première étude globale sur la question.