Paru le 01/10/2007 | Broché 192 pages
Public motivé
postface John Dunn
Élément fondateur de la théorie constitutionnelle moderne, la séparation des pouvoirs constitue un acquis de nos régimes politiques. C'est bien souvent à cette aune que la légitimité des institutions est évaluée. Cependant, l'unanimité qui entoure aujourd'hui la séparation des pouvoirs, cache non seulement d'importantes entorses à ce principe (cumul des mandats, concentration des pouvoirs), mais également des divergences de taille sur sa définition et les modalités de son application. La « plasticité » de la doctrine de la séparation des pouvoirs, dans ses usages théoriques et pratiques, en est le reflet. La séparation des pouvoirs nous place donc devant ce curieux paradoxe : tout en étant reconnue comme un principe intangible dans les régimes démocratiques, elle n'offre pourtant pas de critères et de contours très clairs dans ses implications institutionnelles. Les relations entre le législatif et l'exécutif, le rôle des partis politiques, les relations entre le centre et la périphérie, l'indépendance du judiciaire sont autant d'interrogations sur lesquelles la théorie politique et constitutionnelle ne cessent de revenir. Afin de mieux saisir les enjeux de ces questionnements et le traitement dont ils ont fait l'objet, Les usages de la séparation des pouvoirs revient sur quelques contributions majeures de l'histoire des idées, celles de John Locke, Condorcet, Benjamin Constant, Jacques Necker, en relevant l'originalité de leurs propositions. Une place d'importance est accordée au XXe siècle, dans ses transitions de régimes, et aux débats les plus contemporains sur les réponses institutionnelles à donner au terrorisme et sur le développement des pouvoirs non élus, notamment. Ces contributions soulignent à leur manière ce hiatus permanent entre la doctrine et la pratique qui ne cessent de se questionner l'une l'autre.