Lettre à une Algérienne

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 139 pages
Poids : 175 g
Dimensions : 13cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84316-014-1
EAN : 9782843160141

Lettre à une Algérienne

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Paru le | Broché 139 pages

Tout public

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Quatrième de couverture

Lettre à une Algérienne

« L'Algérie n'est pas davantage exclusivement africaine ni arabe que la France n'est seulement européenne : l'une et l'autre soumises au joug et à l'éducation romaine, bien souvent rétives et rebelles, ont toujours cultivé du monde une vision méditerranéenne ; l'une et l'autre, et comme tous les peuples riverains, se sont préoccupés d'en explorer les contours et d'en utiliser les parcours (...).
Cette Méditerranée qui est nôtre, du moins dans sa partie occidentale, nous a longtemps séparé, distingué et opposé, pour ne pas oser nous réunir quelque jour (...).
Et c'est précisément pourquoi, dans notre acharnement à nous réconcilier, il ne faut pas oublier les frères marocains et tunisiens, qui sont aussi nos amis, même si les hasards de l'Histoire les ont tenus à l'écart de nos luttes internes.
La Méditerranée est aussi leur, comme elle est espagnole, comme elle est italienne.
Certes dans l'épreuve, tous ne furent pas parfaits, et certains purent même se réjouir des malheurs du grand frère, y savourer quelque revanche indue.
Mais ce ne serait à personne rendre un bien grand service que de cloisonner, distinguer, séparer cette vaste terre du Maghreb que Rome prit toute entière, et que, seuls les sultans de Constantinople s'acharnèrent à partager, sans beaucoup de succès dans l'ouest marocain.
Il faut donc repenser l'idée du « cinq plus cinq », cette alliance du Portugal, de l'Espagne, de la France, de l'Italie et de Malte, avec la Mauritanie, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie et la Libye ; non pas pour reconstruire un succédané d'Union européenne, mais pour assurer la transition entre l'Europe et le monde arabe, arrimer à l'ouest notre vieux continent à l'africain comme Rome le fit et ainsi que nous le ferons, sans doute, à l'est, en retrouvant les voies et les limites de Byzance : mais, cette fois, sans imposer à quiconque religion ou contraintes, en proposant au contraire alliance et amitié, tout simplement parce que la conjugaison simultanée de nos intérêts particuliers nous y aura conduit (...).
Ma chère Saïda, il n'est pas d'équipée commune qui soit plus digne des espérances que nous plaçons en nos enfants, et qui soit mieux propice à nous réconcilier avec nous-mêmes, chacun aux prises avec ses démons.»

Du même auteur : Yves Bonnet