Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 191 pages
Poids : 250 g
Dimensions : 14cm X 22cm
EAN : 9782844180032
Lettres à Carl Gustaf Bjurström
1958-1976
Quatrième de couverture
Georges Perros (1923-1978) ne fût publié que grâce à Jean Paulhan - c'est ce qu'il confie dans l'une des quelques deux cents lettres adressées à C. G. Bjurström, traducteur du suédois, notamment de Strindberg, avec qui il avait travaillé en collaboration. Perros a affirmé lui-même quelque part que tout ce qu'il écrivait était « à sauver ». Paradoxalement, ce n'était pas par prétention, mais au contraire par honnêteté et modestie. Il voulait dire par là, me semble-t-il, qu'il n'avait pas de langage de luxe, qu'il était toujours dans l'urgence et dans « le jour le jour intégral ».
« C'est bien d'écrire, ou de publier, tous les dix ans. Mais ça manque un peu de fraternité. Et comme nous en avons plutôt besoin, c'est tout une partie de la meilleure littérature qui est en panne ».
« L'art, oui, qu'est-ce que l'art ? Un déchiffrage, puis une gloire - celle de Dieu - puis une contestation passionnée (...) L'art, après tout, je crois que c'est un travail assisté par le hasard (tant pis pour la rime !), un travail qui ne finit jamais, parce qu'il porte en lui de quoi échapper à ce travail. Mais l'homme est devenu abstrait. Alors, il bricole. »
Oui, oui, chez Perros, « passant considérable » et « passager clandestin », décidément, tout - même le trivial, car ce dernier, chez lui, reste chargé de sens et d'électricité - est à sauver, dans une perspective cette fois qui nous concerne, nous, ses lecteurs. Ces lettres à C. G. Bjurström qui vont de 1958 à sa mort en sont à nouveau l'indubitable confirmation.
M.C.