Collection(s) : Témoignage
Paru le 24/02/2011 | Broché 347 pages
Tout public
avec la collaboration de Nadene Ghouri | traduit de l'anglais par Nathalie Gouyé-Guilbert, Pascal Loubet
«Chez nous, les filles ne sont pas les bienvenues. À ma naissance, ma mère n'en voulait plus. Elle m'a abandonnée sous un soleil cuisant. Malgré de nombreuses brûlures, j'ai survécu et suis devenue à cet instant son enfant préféré. Ce fut ma première victoire.
Membre du Parlement pendant vingt-cinq ans, mon père était un homme incorruptible attaché aux traditions du pays. Après son assassinat par des moudjahidin, ma mère analphabète m'a envoyée à l'école : une première dans la famille.
Tandis que la guerre civile faisait rage, je suis devenue professeur d'anglais, puis j'ai étudié la médecine. J'ai épousé l'homme que j'aimais et lui ai donné deux merveilleuses petites filles.
Mais l'arrivée des talibans sonna le glas de toutes les libertés et mon tendre époux, à la suite de longs séjours de torture en prison, est mort de la tuberculose. Recluse sous ma burqa, j'ai senti la colère gronder en moi et ma voix s'est élevée pour défendre ceux qui souffrent.
Aujourd'hui, je suis menacée en tant que femme politique par ceux qui voudraient me faire taire. Chaque semaine, j'écris une lettre à mes filles au cas où le pire arriverait. Toute injustice que je peux corriger compense un peu ce que je n'ai pas pu faire naguère. Sauver la vie des plus démunis.»
Fawzia Koofi est la première femme à avoir accédé au poste de présidente de l'Assemblée nationale en Afghanistan en 2005 ; elle est également membre du Parlement où elle met toute son énergie en oeuvre pour l'éducation des femmes. Lettres à mes filles est le récit bouleversant de cette militante d'exception, candidate à la prochaine élection présidentielle afghane.