Paru le 20/04/2003 | Broché 146 pages
Tout public
édition Léo Ferré | postface Maurice Laisant
Quelques années avant sa mort, René Lochu, né à Vannes en 1899, avait écrit ses mémoires croisant l'histoire tragique du XXe siècle.
Incorporé dans la marine en janvier 1918, il décrit ses voyages à bord de l'aviso La Suippe, de la Baltique à la mer Noire et en mer d'Azov, les événements historiques vécus, dont il fut témoin: en avril 1919, l'évacuation forcée du port d'Odessa par l'armée française, la mutinerie des marins de la mer Noire, à Sébastopol, l'épopée de l'armée révolutionnaire des paysans d'Ukraine, «la Makhnovstchina», dont il coudoiera plus tard, à Brest, l'un des leaders: Nestor Makhno. Libéré, il découvre à Brest les libertaires, fondateurs et animateurs de la Maison du Peuple et devient leur compagnon.
Il décrit sa vie militante à leurs côtés, les journées tragiques d'émeutes à Brest en 1935, le soutien aux compagnons anarchistes espagnols luttant contre le fascisme, les campagnes pour la Paix; Brest sous les bombardements durant les années 1940: jours sombres, nuits d'épouvante.
Par une sombre journée de tempête où le soleil semble avoir abandonné la terre Lochu rencontre Léo Ferré noyé dans un blues abyssal. Il réconfortera le poète et Léo Ferré en écrira une chanson: Les Étrangers.
Et quand on se ramenait avec nos Galaxies
Ça faisait un silence à vous mourir d'envie
Et les soirs d'illusions avec la nuit qui va
Dans Brest ou dans Lorient, on pleure et on s'en va
Lochu? L'An Dix mille... Tu te rappelles?
Lochu? L'An Dix mille...
L'An Dix mille, l'An Dix mille, l'An Dix mille...
